Talleyrand parlait de la douceur de vivre à la fin de l’ancien régime.
M. de Saint-Aubin nous la décrit !!!
Cet artiste (1724-1780) est actuellement célébré par une belle
mais petite exposition au Louvre dans l’ancienne chapelle du palais.
Je passerai sur les quelques peintures qui ne sont pas hélas à la gloire de notre homme
pour m’enthousiasmer pour le grand dessinateur qu’il fut.
De prime abord, c’est un monde de lilliputien qui s’offre à nos yeux.
Le dessinateur se plait à reproduire ce qu’il voit sous la forme de petits formats fourmillants de détails
sur les mœurs de la haute société du 18e siècle.
Mais quel microcosme !!!
Si rien ne semble concerner directement notre château de Versailles, maintes anecdotes nous y ramènent par la pensée
Le goût du théâtre et du divertissement en premier lieu.
Je citerai la boîte à sardine du théâtre du palais-royal représenté en 1761
ou encore l’émouvant couronnement de Voltaire au théâtre français en 1778.
Et cette pauvre fontaine de Grenelle transformée malgré elle en autel de Bacchus lors des festivités marquant
à Paris la naissance de Madame royale en 1778.
Cette évocation à la Watteau des fêtes de Saint-Cloud….
Saviez-vous qu’il y eut un éphémère « Colisée » sur les Champs-Elysées à Paris, lieu de jeux et de fêtes
dans le gout antique, digne d’un moderne Las-Vegas.
Ou encore des animations théâtrales dans le jardin des Tuileries dont les sombres frondaisons,
ont la couleur prémonitoire des jours funestes !!!
L’autre évocation est celle des collections de rêves précédant l’encan révolutionnaire.
Notre homme griffonna les livres de ventes de nombreuses annotations et vignettes,
précieux et rares souvenirs des œuvres dispersées comme celle de M. de Conti…
Louis XVI est présent à deux reprises, l’on y voit notre roi bonhomme en poseur de pierre,
rôle qu’il refusera une fois la révolution venue !!!!
Enfin, trop légèrement abordé à mon sens, ses activités d’ornemanistes avec entre autres des projets d’assiettes
pour la manufacture royale de porcelaine de Sèvres, dont l’une au chiffre de Madame du Barry.
Allez voir cette exposition et plonger vous avec délices dans la foule des grands boulevards,
parcs et jardins dans le Paris du siècle des lumières !!!
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"Oui, Sire, le moulin a disparu mais le vent est resté", M. de Gramont.