Exposition Remeubler Versailles

Remeubler Versailles, du Garde-Meuble de la Couronne au Mobilier national
12 septembre – 11 décembre 2011

En présentant plus de 120 meubles et objets d’art déposés par le Mobilier national, l’exposition permettra de mettre en évidence les multiples facettes de la coopération entre Versailles et cette institution héritière de l’ancien Garde-Meuble de la Couronne, dans le cadre de la politique de remeublement du château depuis trois ans.
Des oeuvres exceptionnelles rejoignent ainsi les collections de Versailles, comme des vases de Valladier pour Madame Du Barry, plusieurs pendules provenant des collections de Louis XVI et de Marie-Antoinette, une paire de consoles plaquées de bois de rose et ornées de bronzes dorés faites par Guillaume Beneman pour Louis XVI.
Parmi elles seront également exposées des oeuvres plus insolites, tel que cet ensemble de batterie de cuisine en cuivre du XIXe siècle provenant des palais de Saint-Cloud et des Tuileries.
Jacques Garcia a accepté de concevoir la scénographie de cette exposition.

Commissaires
Bertrand Rondot, conservateur au château de Versailles,
Jean-Jacques Gauthier, inspecteur au Mobilier national.

Publications :
- Dépôt du Mobilier national, Bertrand Rondot, Jean Vitet, octobre 2011.

Voila également en complément ce qu'il est dit par ailleurs dans la même conférence de presse du chateau tenue par M. Aillagon :

La politique de dépôt de meubles et d’objets d’art du Mobilier national en faveur du château de Versailles s’est poursuivie en 2010.
L’exposition Remeubler Versailles, du Garde-Meuble de la Couronne au Mobilier national (12 septembre - 11 décembre 2011 au château de Versailles) saluera l’action exemplaire de cette institution héritière du Garde-Meuble de la Couronne.
De nouveaux éléments se sont trouvés disponibles pour être déposés au Château et quelques découvertes spectaculaires sont venues enrichir cette liste.

Parmi les cinquante-six oeuvres déposées, on peut citer :

- La tapisserie L’Automne de la manufacture des Gobelins, de la Tenture de Saint-Cloud, les six banquettes et les deux tabourets couverts en tapisserie de la Savonnerie,
éléments centraux dans la restitution de l’état historique de l’antichambre du Grand Couvert, inaugurée en octobre 2010.

- Le cartel en bronze doré, vers 1775, dont la caisse est due au bronzier Osmond, et le mouvement à l’horloger Lépine, provenant des cabinets intérieurs de Louis XVI autour de la cour des Cerfs.

- Le fauteuil livré par le menuisier Nicolas-Quinibert Foliot pour le château de Madame de Pompadour à Crécy, vers 1755,
et qui prendra place dans le cabinet du Conseil.

- Le piano « en secrétaire » par David Roentgen, rare exemple de ce type de meuble fabriqué par le célèbre ébéniste allemand.

- Un ensemble, en grande partie préservé, livré pour l’appartement du ministre d’État et contrôleur général des Finances, Charles-Alexandre de Calonne : canapé, quatre fauteuils et écran du grand cabinet, chaises de sa salle à manger, vers 1783.

- Deux fauteuils par Georges Jacob pour le petit appartement de Marie-Antoinette aux Tuileries, livrés à l’occasion du réaménagement complet de l’appartement commandé par la Reine en 1784.

- Le bureau plat en acajou par Alexandre-Louis Bellangé, livré en 1838 pour l’appartement du duc d’Orléans au Petit Trianon.

- La pendule en bronze doré livrée pour la chambre du comte d’Artois à Versailles en 1773 ;
le modèle en avait été donné par le sculpteur et bronzier-ciseleur, Jean-Louis Prieur.

- Une paire de consoles par Guillaume Beneman livrée en 1786 pour le cabinet de la poudre de Louis XVI à Fontainebleau.
Ces deux meubles s’inscrivent parmi les productions les plus riches faites pour le roi au milieu des années 1780 ; plaquées de bois de rose et d’ébène, elles présentent un riche décor de bronze doré, témoignage particulièrement significatif
des goûts de Louis XVI.

Mon commentaire :

Voici quelques pistes possibles pour l'emplacement de certains objets sus-mentionnés, les sièges du contrôleur général des Finances pourraient aller à la restitution de l'appartement de M. de Maurapas car on lit par ailleurs dans le communiqué que "Suite à la réfection des toitures du corps central, il sera procédé à un nouvel aménagement de l’appartement du comte de Maurepas et des espaces jouxtant l’appartement de Madame de Pompadour..."
On peut penser qu'un mobilier fin Louis XVI correspoand mieux à l'évocation du dernier appartement de M. de Maurepas à Versailles.

Le même article indique que "Quant aux cabinets scientifiques du roi, ils feront l’objet d’un rafraîchissement
et d’un nouveau projet de la conservation."
La pendule de Lépine et Osmond, citée plus haut, est signalée à Versailles à l'inventaire de 1792 dans le "cabinet du passage à la petite bibliothéque".
Elle avait été livrée en 1770 pour son appartement de dauphin à Versailles.
Si vous visitez l'exposition sur les Sciences à Versailles vous admirerez un important ensemble des pièces d'artillerie et mécaniques que le roi conservait dans les armoires de ses appartements privées.
On reverait de les voir revenir au chateau !!!

Cher Noisy,
Avez-vous une idée de l'emplacement possible (probable?) du «piano « en secrétaire » par David Roentgen, rare exemple de ce type de meuble fabriqué par le célèbre ébéniste allemand»?

Malheureusement non et la conservation étudie encore son implatation possible.
j'ignore d'ailleurs si il y eut un objet de ce type dans les livraisons faites à Versailles.
S'agissant de Roetgen, il pourrait aller dans l'un des pièces des appartements de Marie-Antoinette à Versailles ou à Trianon.
Car l'on sait que la reine eut des meubles de cet ébéniste dans ses collections.

Cordialement

Présenter des boiseries d appartements disparus est passionnant .Pensez vous MR de Noisy qu l identifications de panneaux des appartements du rdc si elle s avère un jour positive verra la remise en place de ces panneaux .Cordialement
.

Très probablement, si les finances sont là !!!

Des éléments ont déjà été identifiés mais restent trop parcellaires ou abimées pour être un matériel archéologique fiable.
Quelques bordures de bois sculptées pour les tentures murales chez mesdames semblent réalisables.
La restitution de quelques cadres de glaces supplémentaires également.

Cependant, le travail d'inventaire des boiseries en réserves au chateau n'en est qu'à son balbutiement.
Beaucoup reste encore à faire avant d'avancer des résultats fiable d'identifications.
Ce travail que devaient initier Mme Saule et M. Baulez incombe désormais aux conservateurs actuels du chateau.
Et ceux-ci semblent absorbés par d'autres priorités !!!

Ce thème des boiseries a déjà été abordé avec quelques détails dans mon post sur le remeublement du RDC.
Prenez le temps de le lire totalement, vous y trouverez d'autres informations du même ordre !!!

Cordialement

Merci pour ces précisions , patience donc mais espoirs aussi .Cordialement .

sauf erreur de ma part ( mais un membre du Forum confirmera cette info ,je pense !! )les reserves ou se trouvent ces boiseries , souvent depecees, en vrac ,modifiees ,incompletes sont dans des lieux non electrifiés ........!!! toutes recherches se font donc a la torche electrique .................ce qui ne facilitent pas ni les recherches ni les etudes de ces elements de boiseries ....!! ..................mais evite tout risque d incendie !!!

amicalement
Chevalier d Auteuil

De même que leur maniement est éprouvant physiquement.
Au fond l'idéal serait un déménagement permettant la prise de mesures et ce clichés au fur et à mesure des évacuations vers des lieux plus propices à leur étude.
Je pense qu'il est prématuré de conclure dès maintenant sur l'importance des découvertes éventuellement à y faire. Tant que l'inventaire minutieux ne sera pas réalisé, restons prudent sur la richesse ou le désenchantement que peut produire ce fond.

Vous avez raison restons prudents , mais espérons quelques belles surprises ( élèments des grands panneaux du Cabinet du Dauphin !!!!!! ) A suivre .

il semble que Louis-Philippe ait utilisé le bureau de son fils au Grand Trianon, après la mort de celui-ci, dans sa chambre/ cabinet après le boudoir.
Son autre bureau était celui de Napoléon dans le cabinet topographique (en fait celui d'un secrétaire, Napoléon travaillant sur une table rognon dans la première antichmabre de son appartement avant l'installation de son cabinet inétrieur qu'il ne vit jamais achevé).
Le mobiler de la chambre/bureau resurgit peu à peu des réserves, des dépôts et du Mobilier national, autorisant à terme, le remeublement de cette pièce.

bibilothèque de Louis-Philippe actuellement au château avec le bureau de Marie-Amélie qu'elle utilisait dans la partie de la chambre appelé de son temps cabinet de toilette dsaparé depuis l'empire par une cloison abattue dans les annés 50.

Le fauteuil de Napoléon (pour le nouveau cabinet de travail ?) a été racheté récemment.

Le Mobilier national permettra probablement la reconstitution d'ensembles historiques de cette époque du dernier état habité du Grand Trianon, un peu passé sous silence jusqu'à nos jours.

Ces meubles qui évoquent la Monarchie de Juilllet sont superbes et les boiseries du Grand Trianon , je crois qu il s ' agit du Salon des Sources magnifiques .Merci M R pour ces photographies et informations .

je viens de découvrir sur la base photographique de la RMN que trois chaises de cet ensemble sont conservées à Versailles :

Chaise en acajou (d'une série de 3), dossier ajouré à motif de caducée, pieds à balustres tournés, couverte en maroquin vert, provenant du petit cabinet de travail de Louis-Philippe au Grand Trianon.

Il est etrange que le fauteuil de l Empereur ,recemment acquis ,se trouve dans le cabinet particulier de l Empereur ou il semble incongru au milieu de l ensemble de sieges de soie verte plutot que dans le cabinet de topographie ....!!!
y a t il une raison a ce mystere ...??

Chevalier d Auteuil

Le cabinet topographique/bibliothèque de l'Empereur, malgré le grand bureau, semble en réalité, n'avoir été utilisé que par les collaborateurs de l'Empereur. Comme je l'ai écrit plus haut, celui-ci semble plutôt avoir travaillé sur une table rognon dans la première antichambre lui servant de cabinet particulier.

Le cabinet particulier définitif de l'Empereur, seule pièce de Trianon à avoir un plafond peint, ne fut créé qu'à partir de 1812 et un bureau orné de bronze doré fut prévu, sans que Napoléon ne le vit jamais.
Il fut offert par Louis XVIII, au duc d’Orléans ou au prince de Condé, il me semble en 1815.
Le fauteuil revenu à Versailles devait accompagner ce bureau à partir de 1813.
L’ameublement actuel de la pièce, malgré les serre-papiers mais avec le mobilier de Saint-Cloud et un guéridon, évoque plutôt un salon qui accuse l'incongruité du fauteuil de bureau.
Jusqu’en 1813 ce fauteuil était utilisé dans la salle du conseil dont M Benoit vient d'identifier la table au Sénat.

Un fauteuil et une chaise d’origine seulement du mobilier du cabinet particulier de l'Empereur sont revenus.


Un mobilier de Saint-Cloud les évoque avec deux serre-papiers mais la pièce n'était pas un salon, comme l'absence du bureau et un guéridon le laisse croire.

Faute du bureau du cabinet particulier, souhaitons plutôt sa présentation dans le salon frais/salon du Conseil déjà évoqué par les serre-papiers, les tabourets dont la tapisserie a conservé les abeilles et les chaises.


Fontainebleau et Malmaison ont déjà retrouvée leu salle du Conseil avec la table ronde qu'il faut donc imaginée ici.
Elle serait présentée décentrée pour laisser la place aux visiteurs.
Seuls manquent les fauteuils offerts par Louis-Philippe en cadeau de mariage à sa fille Louise qui devenait reine des Belges. Ils sont toujours à Laeken.

Le Grand Trianon, Jérémie Benoit, éditions du Guy, 2009

A propos de la mise en dépôt de la pendule en cartel d'Osmond provenant des cabinets de Louis XVI, je me permets de reproduire ici un extrait de l'inventaire des pendules rédigé en 1787 et publié par notre cher M. de Noisy.

En citant les pendules se trouvant alors chez la comtesse de Provence, voilà les informations délivrées par M. de Noisy :



"
Un cartel à ruban du grand modèle en bronze doré d’or moulu, h. de 34 po. sur 18 po. de large, par Lépine. – Cabinet des nobles.

Ce cartel de style transition dit également "à vases et anneaux" est connu en de nombreux exemplaires et variantes.
C’est un modèle du bronzier Osmond.
Un exemplaire fut livré le 12 mai 1770 pour l’appartement du dauphin, futur Louis XVI, à Versailles.
Devenu roi, il l’utilisa dans ces cabinets intérieurs. En 1792, on la retrouve dans « le cabinet du passage à la petite bibliothèque ».
Cette pendule de Louis Xvi a été identifiée par Pierre Verlet dans les collections du palais de l’Elysée. Ou est-elle maintenant ?
(Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Pierre Verlet, page 219, ill. 246)

Un autre exemplaire est conservé au Musée Nissim de Camondo, un grand modèle identique est passé en vente aux enchères à Paris.
(Voir L’Encyclopédie de La Pendule Française, Pierre Kjellberg, page 194, ill.B)"

Pour vous répondre cher M. De Tarente,

Cette pendule que dépose le Mobilier National et celle de l'Elysée citée par M. Verlet ne serait-elle pas une seul et même oeuvre enfin de retour au chateau ?

C'est ce que je pense aussi.

Il est heureux que nous connaissions l'emplacement de cette pendule, grâce à vos recherches : couloir menant à la bibliothèque.

Il serait heureux de connaître également l'emplacement des deux fauteuils "provenant des cabinets" de Louis XVI qui ont été déposés à Versailles lors de la première valse de dépôts du Mobilier National. Vivement l'année prochaine pour découvrir toutes ces merveilles !

Cette exposition promet d'être passionnante et elle offrira une idée du mobilier de Versailles avant la Révolution !

A propos des vases de madame Elisabeth en porcelaine de Sèvres, il s'agit (si je suis bien informé) d'une garniture qui va être recomposée à partir du très beau vase central déjà conservé dans les collections nationales à la manière de ce qui a été fait il y a quelques années pour une garniture de Mesdames à Bellevue.

Vivement l'ouverture de cette exposition!

Vivement, vivement en effet !

S'il y a bien reconstitution d'une garniture, il serait intéressant de connaître la provenance du vase de milieu (dans un musée bien connu ?).
Madame Elisabeth devait avoir placé les vases dans sa résidence de Montreuil à Versailles, plutôt que dans ses appartements du château. Suspens ...

Ainsi donc comme la garniture de Mesdames à Bellevue regroupée désormais à musée de Sèvres,

cette garniture de Mme Elisabeth aurait été dispersée entre le Mobilier National et une autre institution ?
Voila qui est heureux et fort intéressant.

Suite à cet exemple, que j'aimerai que les vases de Mesdames prennent le même chemin versaillais !!!!

Et d'autres découvertes mobilières emailleront cette exposition comme des sièges provenant du Pavillon Balbi,
des meubles néoclassiques provenant de Mesdames à Bellevue, des objets en bronze doré des Tuileries...

Cordialement

On peut toujours espérer que ces objets ne quittent jamais Versailles!

Sans doute mon côté diabolique qui parle. J'attends en tout cas cette exposition avec ardeur!

Sait-on si des musées vont participer aux prêts?

L'exposition ne serait centrée que sur les dépôts du Mobilier National,
aucun objet déposé par le Louvre ou récemment acquis par le chateau ne seraient présentés,
en revanche, avec M. Garcia, la conservation souhaite mettre en valeur les oeuvres dans des
décors de boiseries anciennes ou de tableaux des 18e et 19 sècles provenant des réserves du chateau.

Mais peut-être peut-on espérer des cartels spéciaux dans les appartements pour les pièces déjà mis en place,
Comme cela avait été fait pour les dations.

Je vous remercie de cette réponse, cher M. de Noisy.