Lanternon de la Chapelle royale

Bonjour à tous,

je suis passionnément votre forum depuis quelques temps déjà et me suis enfin inscrit pour poser 2 ou 3 questions :

Dans le poster du magazine Géo figure un lanternon sur le toit de la Chapelle qui n'existe plus aujourd'hui. Pourquoi cette transformation ? Un coup de Louis-Philippe ? ou bien une restauration "à l'économe" ?

De plus, je n'ai pas très bien saisi dans l'ouvrage de Newton le concept de "retombes" d'entresols. Le casse tête des logements et leur localisation commence à me donner des maux de tête....

Cordialement,

Je crois avoir lu que lanternon, à la charpente très dégradée, a été supprimé en fait lors d'un réfection des combles de la Chapelle vers 1765. C'est un choix de Marigny et de Louis XV.

Lorsqu'il a été a nouveau question de restaurer le comble dans les années 1870, l'architecte, Questel, avait proposé l'option d'une restitution du lanternon sur la base d'une charpente métallique moderne. Mais, là encore, c'est l'économie qui a prévalu.

Peut-être que la troisième fois sera la bonne...

Quant aux "retombes", ce sont des pièces de papier collés par un côté sur sur un plan, qui permettent de faire figurer des étages en entresol.

Je suis d'accord que l'ouvrage de Newton, monument d'érudition, est peu commode d'utilisation.

Message initialement édité par: Alain Roger-Ravily

Le lanternon a été supprimé pour des raisons de dégradation, mais aussi parce que pour les esthètes et architectes néo-classiques (Marigny, Gabriel, etc), il apparaissaît comme une absurdité architecturale.

Ce fameux lanternon fut démonté, simplement car il pesait un poid terrible sur la charpente et risquait l'effondrement. Une erreur d'architectes !

On entend par " retombe" un dessin montrant trés souvent le plan d'un entresol au dessus d'un plain pied sur un rez de chaussée ou un étage par exemple.

Aussi quand on voit un plan : il faut bien vérifier le niveau représenté : pour les connaisseurs de Versailles : on reconnait facilement le plain pied des appartements par des distributions archi connues et de grands espaces. Les retombes d'entresol qui se repliaient sur le premier plan venaient se superposer au dessus, et montraient souvent des distributions plus complexes. Généralement des petites pièçes, des couloirs dans tous les sens, des cabinets sans fenêtres et des grands espaces où étaient indiqués " rien" ( c'est à dire des salles non entresolées sur double hauteur ).

J'espère avoir était clair. je crois que WR Newton l'explique dans son livre.

GDC

Voici un tableau venant du site de la RMN :

Démolition du pavillon du bout de l'aile vieille sur les cours d'honneur du château de Versailles en 1814 par Pierre Drahonet (1766-1817)
©  Agence photographique R.M.N

Nous voyons très bien sur ce tableau qu'en 1814 les plombs du toît de la Chapelle étaient encore dorés.

Louis

Bonjour Monsieur le Marquis,
Eh bien au risque de vous surprendre le clocheton de la chapelle fût supprimé bien avant cela soit en 1765 sous le règne du Bien-Aimé... Il semble en effet que ce clocheton menaçait ruine et affaiblissait la structure du toît.
Cela prouve, au dire de Jean-Marie Pérouse de Montclos, quìl n'avait pas été construit pour durer.... Pas mal quand même pour une solution temporaire !
cordialement
Michel-richard Delalande:sunny:

Pour ma part je ne trouve pas que le clocheton de la chapelle (ou plutôt la "lanterne" comme on nommait cet appendice sous l'Ancien Régime) ait été disgracieux.

Le fait qu'il ait été détruit pour une histoire de gout est une légende: il a en effet subsisté jusqu'en 1765 mais ce sont de graves désordres dans la structure de la charpente, causés par le poids du chêne et du plomb employé pour sa construction, qui ont amené l'architecte du roi Gabriel à en décider l'arasement.

D'ailleurs dès 1766 un projet de reconstruction de cet édifice fut lancé : il s'agissait alors de l'édifier en fer, beaucoup plus léger que le bois de chêne et le plomb, et d'utiliser la structure de charpente qui avait été conçue pour l'ancien clocheton ( et qui existe encore de nos jours).

Nous étions alors en pleine guerre de Sept Ans et les caisses étaient vides : ce souhait n'eut pas de suite bien que Gabriel eut prévu en 1771 de reconstruire ce clocheton ( à l'identique apparemment) lors des travaux menés pour son Grand Projet de reconstruction du château coté ville.
On connait la suite seule l'Aile Neuve fut édifiée et inachevée et encore pour des raisons de cout la lanterne de la chapelle passa une fois de plus à la trappe.

La base du clocheton subsistera un temps, on la supprimera seulement plus tard quand il fut décidé de ne pas le reconstruire (c'est à cette occasion que disparurent les armoiries royales qui en constituaient la base et qui n'avaient pas été enlevées dans l'espoir d'une nouvelle construction)

Questel avait d'ailleurs hésité à restituer la lanterne en 1873, puisque tel avait été le projet en 1766 mais là encore c'est un problème de finances qui l’empêchera de le mener à bien (la guerre de 1870-71 et ses conséquences...) cf Versalia N° 6 (2003).
Je crois savoir que Frédéric Didier aimerait beaucoup exécuter ce désir jamais réalisé, d'autant que tous les plans de Questel pour celui-ci sont intacts....

En ce qui concerne la redorure des plombs cela est prévu dans le schéma directeur du Grand Versailles avec leur restauration ( et peut-être la restitution du clocheton qui sait?...) mais manque encore le mécène ,celui des toitures du corps central et des ailes des ministres ayant été trouvé.

J'espère cher Léonard que tout ceci vous aura convaincu que ce clocheton témoin de l'art rocaille naissant n'est point disgracieux mais gracieux et élégant au contraire.

Deux choses me frappent sur ce tableau de Pierre Drahonet. Mis à part des plombs toujours dorés de la chapelle au XIXe siècle, nous constatons que les croisées du second étage de l'aile Gabriel étaient condamnées (sans doute à cause de la présence du théâtre de Marie-Antoinette pas encore détruit par Louis-Philippe). On constate aussi la présence de lucarnes dans le comble de l'aile Gabriel (sans doute pour éclairer les combles du théâtre). Ces lucarnes n'existent plus.

Pour illustation.

Un accident sur le rampant droit du tympan ?

bonjour

trouvé dans mes documents un dessin du Lanternon de la Chapelle Royale au temps de Louis XIV


Source : Géo Magazine

Cordialement

Anne-Charlotte

on pourrait réunir les deux sujets
https://www.connaissancesdeversailles.org/t324-lanternon-de-la-chapelle?highlight=chapelle+toiture

qui cite justement votre document de Géo

et consulter ce beau sujet, consacré, page 2, à la toiture de la chapelle

https://www.connaissancesdeversailles.org/t1177p15-toitures-plombs-dores-trophees-pots-a-feu-cour-jardins?highlight=toitures