La Chimère, monstre mythologique à Versailles

Origine: Mythologie grecque
Catégorie : Animaux fabuleux ou Monstre
Allégorie ou symbolique : forces malfaisantes
Texte lié : : Homère, Hésiode, Apollodore
Emblème ou représentation : : Monstre, mi chèvre, mi lion, terminé par une queue de serpent
Personnage lié : Bellerophon, Pégase, Cerbère, l’hydre de Lerne, le sphinx, le lion de Némée, le dragon de Colchide

Ce monstre est généralement présenté comme la fille de Typhon, titan des tempêtes, et de la femme-serpent Echidna.
Ce charmant couple donna naissance, entre autres, au chien Cerbère, au Sphinx, à l'hydre de Lerne, au lion de Némée et au dragon de Colchide ...
La Chimère, elle, crachait des flammes, dévorait et ravageait sur les lieux ou elle passait.
Bellérophon, montant le cheval Pégase, lui jeta, pour la tuer, un bloc de plomb dans sa gueule.
Le souffle ardent de Chimère fit fondre le plomb qui lui brûla les entrailles.
A Versailles, ce monstre mythologique apparait essentiellement et plus pacifiquement dans le répertoire décoratif.

Description :

Vase avec anses formées par des chimères debout sur des têtes de satyres. La ceinture ornée des signes du zodiaque.
La panse ornée d'un écusson entouré de laurier et portant au centre une épée levée (remplaçant les attributs royaux supprimés en 1794)

En l'occurrence, cette identification aux chimères me parait curieux car j'y verrai plutôt des sphinges !!!

Historique :

En 1665, l’orfèvre Claude Ballin, fourni à Colbert, le dessin de 6 vases d’ornement pour les jardins de Versailles. Les modèles de ces vases furent réalisés par les sculpteurs Magnier et Tuby. Les 6 premiers exemplaires furent fondus par Ambroise Duval, sculpteur-fondeur du roi, sous la supervision de Ballin.
Sitôt achevés en 1667, les 6 vases furent livrés à Versailles et peut-être initialement disposés sur la tablette de marbre du parterre du Nord, où Mme de Scudéry mentionne des vases en 1669.
Ils migrent ensuite, vers 1685-1687, sur la tablette du parterre du Midi, qui prend à cette époque sa configuration actuelle. Ces vases avaient été dupliqués probablement par les sieurs Denis Prévost et à François Picard de manière à occuper toute l’étendue de la tablette du parterre du Midi.
Ces vases furent de nouveau copiés sous Napoléon III (1852) pour orner en pendant la tablette du parterre du Nord.

Le vase fut gravé par Le Pautre sous le même titre et la grature permet de voir les emblémes royaux initiaux disparus à la révolution :


Les auteurs :

Claude Ballin ((1615-1678)
Cet orfèvre du roi reste surtout connu pour avoir réalisé, à partir de 1664, une grande partie du mobilier d’argent de Louis XIV.
Ces vases de bronze de 1665 restent aujourd’hui l’une des rares traces de l’activité de l’orfèvre et un lointain écho du mobilier d’argent disparu.

Ambroise Duval ( ?-1683)
Ce sculpteur fondeur du roi est né au Mans et mort à Paris en 1683.
Il exerça d’abord en Angleterre ou il exécuta plusieurs ouvrages pour le roi Charles II.
Colbert le fit revenir à Paris et lui confia l’exécution de bronzes qui décorent les jardins de Versailles.

Sources :
Guiffrey (Jules), « Ambroise Duval, sculpteur-fondeur du roi : marché de six vases pour les orangers de Versailles (13 décembre 1665) », Nouvelles archives de l'art français, 1881
Base du château de Versailles et RMN

Voici une chimère accompagnant Cérès, par Augustin Pajou (1730-1809) à l'Opéra :

Cote cliché : 13-526074
Fonds : Sculptures
Description : Salle de l'opéra Royal de Versailles: bas-reliefs décorant les premières loges: les douze dieux de l'Olympe et têtes de muses de profil
Date : 1770
Période : 18e siècle Europe (période) - période moderne
Technique/Matière : bois (matière), dorure

Le projet par l'artiste sous forme de dessin de ce bas-relief est également conservé à Versailles :

Deux patins en bois doré, ferrés reliés par deux traverses qui supportent la caisse. Caisse en bois peint à décor de figures et paysages d'hiver et sculpté d'une chimère à la proue et d'un triton sous le siège du cocher, garnie de velours de soie vert-jaune.
Brancards se terminant en dragon ailé. Siège du cocher en forme de sellette.
L'extrémité des brancards est percée ; l'orifice recevait la fourche par laquelle passaient les guides.

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bas-relief du bosquet des dômes