Versailles
Requiems de Cherubini et Plantade,
26 janvier 2019-27 janvier 2019,
Chapelle Royale du Château de Versailles
Charles-Henri Plantade : Messe des morts en ré mineur pour chœur et orchestre (1823)
Jouée à la Chapelle des Tuileries pour les 30 ans de la mort de Marie-Antoinette
Luigi Cherubini : Requiem en ut mineur pour chœur et orchestre (1817) À la mémoire de Louis XVI
Si la France écrivit son histoire au fil des conquêtes de ses rois empereurs et présidents, elle fut prompte aussi à mythifier leurs déchéances qu’ils aient été répudiés, incarcérés, guillotinés ou exilés.
La Monarchie restaurée en 1815 par Louis XVIII multiplie ainsi les cérémonies en l’honneur de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Leurs corps sont rapatriés dès 1815 dans la nécropole des rois de France restaurée pour l’occasion au cœur de la basilique de Saint-Denis.
En 1816, la Cour assiste in situ à l’exécution du Requiem en ut mineur de Cherubini à la mémoire du défunt roi tandis qu’on saisira l’occasion des trente ans de la mort de Marie-Antoinette (1823) pour faire jouer le Requiem en ré mineur de Charles-Henri Plantade.
De Plantade à Cherubini le point commun des pièces rassemblées dans ce programme est la recherche d’un style monumental sobre et hiératique.
Pour que s’en dégage un parfum de grandeur et d’éternité toute virtuosité en est bannie.
Ni le Requiem de Plantade ni celui de Cherubini ne font ainsi intervenir de soliste.
L’acoustique des lieux de culte de la Cour (chapelle des Tuileries basilique de Saint-Denis ou cathédrale Notre-Dame) a sans doute guidé certains choix de couleurs orchestrales et un rythme harmonique modéré qui évite la confusion et la dissonance.
Ces musiques funèbres sont presque toutes restées à l’état de partitions inédites. Elles reposent aujourd’hui dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France.
(Alexandre Dratwicki).
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"Oui, Sire, le moulin a disparu mais le vent est resté", M. de Gramont.