Dossier de mécénat
L'Art de la Fête à la Cour des Valois
Château de Fontainebleau
12 septembre - 7 décembre 2020
Le château de Fontainebleau fut au XVIe siècle un incontournable lieu de fêtes. Processions et mascarades dans la cour Ovale, joutes chevaleresques sur l’étang, banquets champêtres et représentations théâtrales dans le parc du château marquèrent profondément les esprits.
Il semblait donc naturel qu’il s’ouvre de nouveau à la fête, à l’automne 2020, en réunissant un ensemble exceptionnel de tapisseries, d’objets d’art, de dessins, de peintures issus des plus prestigieuses collections nationales et internationales.
La personnalité de Catherine de Médicis, reine puis reine-mère sera au centre de notre propos.
Son mariage avec le futur Henri II en 1533 resserra encore davantage les liens puissants unissant le royaume de France et le duché de Florence puis le grand-duché de Toscane, aux mains de sa famille d’origine, les Médicis.
La collaboration exceptionnelle des institutions florentines à cette exposition, Biblioteca Nazionale Centrale et Gallerie degli Uffizi, permettra de présenter pour la première fois au château de Fontainebleau deux des pièces de la célèbre « Tenture des Fêtes des Valois », l’un des témoignages les plus éblouissants de la splendeur des fêtes de cour.
Les fêtes françaises du XVIe siècle exercèrent une influence profonde sur les pratiques festives en Angleterre, en Espagne, à Florence et jusqu’en Ecosse après le retour de Marie Stuart. Cette dimension européenne de la fête est au cœur de notre exposition. Elle s’exprime notamment à travers la collaboration des plus grandes institutions européennes parmi lesquelles le Kunsthistorisches Museum de Vienne, le Rijksmuseum d’Amsterdam, le National Museum de Stockholm ou encore le British Museum de Londres.
Tous conservent de précieux exemples ou souvenirs de l’art de la fête à la cour de France : nefs de table, cadeaux diplomatiques ou encore décors de scène.
Enfin, le château pourra présenter trois dessins de costumes de mascarades, exécutés par Léonard de Vinci lors de son séjour en France, grâce à la générosité des Collections Royales britanniques qui ont consenti à ce prêt exceptionnel. L’exposition s’accompagnera d’une riche programmation culturelle.
Visites guidées, concerts, démonstrations de danse seront proposés afin de plonger le visiteur dans l’expérience des fêtes de la Renaissance.
Des journées d’étude, organisées en collaboration avec le musée du Louvre et Ecouen permettront enfin d’approfondir certains aspects du sujet et de réunir à Fontainebleau les plus importants spécialistes de la période.
L’Art de la Fête à la Cour des Valois : Splendeur et spectacle en France au XVIe siècle.« Dans cette cour, on ne s’occupe qu’à donner du bon temps tout le jour avec des joutes, des fêtes, avec de très belles mascarades toujours différentes » Gian Battista Gambara, ambassadeur de Mantoue à la cour de France, Fontainebleau, 9 janvier 1541.
Comme l’écrit l’ambassadeur Gambara à la duchesse de Mantoue, la cour de France au XVIe siècle est particulièrement « festive ». Tournois, banquets, spectacles nautiques, bals et mascarades accompagnent les multiples événements qui rythment la vie des souverains.
Entrées royales, mariages, baptêmes, entrevues diplomatiques avec Henri VIII ou Charles Quint impliquent l’intervention des plus grands artistes de la Renaissance que l’on pense au lion mécanique de Léonard de Vinci, aux arcs de triomphes éphémères de Philibert Delorme ou aux costumes extravagants dessinés par Rosso et Primatice.
L’exposition qui ouvrira ses portes à l’automne 2020 au château de Fontainebleau se propose de présenter les différentes formes de festivités, des plus solennelles aux plus excentriques, organisés à la cour de France sous le règne des Valois-Angoulême, de François Ier à Henri III.
Elle montrera également les principaux éléments de ces fêtes, le cadre des châteaux qui se transforment pour les accueillir, le luxe des costumes, la créativité des spectacles mêlant poésie, musique et danse, et la véritable synergie des arts et des artistes mise en œuvre pour les concevoir.
Ces fêtes sont tout autant un moyen de divertir la cour, de « tenir les Français joyeux et occupés » comme l’écrit Catherine de Médicis, qu’un instrument de gouvernement et une diplomatie de la réjouissance. Les souvenirs laissés par ces fêtes dans les esprits et les écrits des ambassadeurs des cours de Ferrare, Mantoue, Londres ou Madrid témoignent de l’éclat de la monarchie française dans le concert politique européen. Les programmes et livrets de ces fêtes conçus par les poètes et les humanistes comme Ronsard et du Bellay sont nourris de mythes et de symboles dont la résonance politique est souvent puissante.
Les Commissaires de l'exposition :Diplômée de l’ESSEC et de l’Université de Glasgow,
Oriane Beaufils a travaillé chez Christie’s et Sotheby’s avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en 2014. Elle a rejoint le château de Fontainebleau en juillet 2016. Elle est chargée des collections de peintures et d’arts graphiques, et assure le suivi scientifique des décors des XVIe et XVIIe siècles. Oriane Beaufils a été commissaire de
l'exposition "Louis-Philippe à Fontainebleau. Le Roi et l'Histoire" qui s'est déroulé au château de Fontainebleau du 3 novembre 2018 au 4 février 2019. Particulièrement intéressée par le XVIe siècle, les recherches d’Oriane Beaufils au sein du château se concentrent sur les règnes de François Ier et d’Henri II ainsi que sur la réinterprétation de l’art de la Renaissance au XIXe siècle.
Directeur du patrimoine et des collections au château de Fontainebleau,
Vincent Droguet est spécialiste des collections de peintures, des décors de la Renaissance et du musée Chinois de Fontainebleau. Il a été commissaire des expositions « Henri IV, un temps de splendeur » en 2010, « Le roi et l’artiste, François Ier et Rosso Fiorentino » en 2013,
"Louis XV à Fontainebleau. La demeure des rois au temps des Lumières" en 2016 et
"Rois du Monde. Art et pouvoir royal à travers les chefs d'oeuvre de la collection Al Thani" en 2018 qui ont marqué Fontainebleau par leur ampleur et la qualité des catalogues réalisés sous sa direction. Enseignant à l’Ecole du Louvre depuis 1990, Vincent Droguet est également membre du Comité de publication du Bulletin Monumental depuis 1995, du Comité d’action de la Sauvegarde de l’Art français depuis 2000, du Conseil d’administration de la Société d’Histoire de l’Art français depuis 2003, et du Comité scientifique pour la mise en valeur de l’abbaye de Cluny III depuis 2004.