Arte. Le Louvre déménage. Centre de conservation de Liévin.

"Le Louvre déménage" : l'histoire d'une folle transhumance
FI. mardi 13 octobre 2020, par Dorothée Barba.

Un documentaire inédit, aussi beau que passionnant, à voir sur le site d'Arte. De l’évacuation des réserves menacées par la crue de la Seine en juin 2016 aux premiers transferts d’œuvres dans le centre de conservation du Louvre à Liévin, retour sur une spectaculaire opération de sauvetage.

Ce documentaire exceptionnel raconte le déménagement le plus fou de l’histoire de l’art : "Le Louvre déménage", diffusé sur Arte le 11/10, est disponible en replay. Tout commence en juin 2016. La crue de la Seine menaçait les réserves du Louvre, des réserves creusées dans les sous-sols du musée : 150.000 œuvres devaient être évacuées d’urgence. Ce furent trois jours et deux nuits d’immense tension, que l’on vit ici de l’intérieur.
Les réserves en route vers Liévin

Ce jour de juin, il a fallu organiser l'évacuation de ce qui était évacuable. Et tout ne l'était pas. « Trajan et ses magistrats », quatre immenses statues de marbre, ont par exemple dû se débrouiller seuls. Il fallait faire des choix, privilégier ce qui devait être sauvé. Je vous laisse imaginer le crève-cœur pour ceux et celles qui étaient aux commandes de cette évacuation.  

Mais finalement, en 2016, la Seine a épargné le Louvre. Heureusement, car toutes les réserves n’avaient pas pu être évacuées. Des dizaines de milliers d’œuvres ont failli être ruinées. Pour ne plus frôler le pire, la décision fut donc prise d’externaliser les réserves, dans un nouveau centre près du Louvre Lens. On suit ce projet pharaonique, étape par étape : le documentaire s’étale sur trois ans.  
L'inventaire et ses belles surprises

Vous savez quel est l’un des intérêts des déménagements ? C’est que l’on retrouve souvent des trucs qu’on avait perdus. Eh bien même au Louvre, figurez-vous, c’est pareil : l’inventaire réserve des surprises. Tout ce qui est accumulé dans les réserves du musée n’est pas toujours répertorié. Et on tombe parfois sur des caisses qui n’avaient jamais été ouvertes. Avec, par exemple, un morceau de statue qui ressemble furieusement à une épaule de la déesse Narundi, l’un des chefs d’œuvre du Louvre, une statue iranienne vieille de 4.000 ans. Le conservateur réalise que l'épaule et le morceau de statue coïncident. Immense émotion !

Le ballet des statues et des tableaux

Ce documentaire va vous apprendre énormément de choses sur la vie du musée, sur le travail des conservateurs et conservatrices, sur l’histoire des œuvres d’art qui déménagent. Mais je voudrais aussi insister sur la forme, sur la beauté des images. Le ballet des statues et des tableaux est filmé avec une grâce immense. Certaines œuvres montrées ici n’ont même jamais été filmées et on ressent l’émotion des auteurs du documentaire, Agnès Molia et Mikael Lefrançois. Et puis l’avantage, c’est qu’après ça, plus jamais vous n’oserez dire que les déménagements, c’est pénible : le vôtre sera toujours plus simple que celui du Louvre !  

« Le Louvre déménage » (52 minutes) : à voir en replay sur le site d’Arte. ICI (Disponible du 04/10/2020 au 14/11/2020)

Et sur Youtube :


La Seine, un danger pour l'art ? | Le Louvre déménage | ARTE
9 oct. 2020. ARTE
Durée : 52 mn.

De l’évacuation des réserves, menacées par la crue de la Seine, en juin 2016, aux premiers transferts d’œuvres dans le Centre de conservation du Louvre à Liévin, retour sur une spectaculaire opération de sauvetage.

Le 2 juin 2016, le Louvre est en état d’alerte : la crue de la Seine menace les 150 000 œuvres entreposées dans le gigantesque labyrinthe creusé sous le palais par l’architecte Ieoh Ming Pei dans les années 1990. De nombreux employés, sur la base du volontariat, viennent prêter main-forte aux pompiers chargés de l’évacuation. Celle-ci suscite de douloureux dilemmes, certaines pièces, trop fragiles ou monumentales, ne pouvant être déplacées dans l’urgence. Si le fleuve a finalement reflué, cet épisode a prouvé la nécessité de mettre ces trésors en lieu sûr. Contraint d'externaliser ses réserves, le musée a choisi de leur bâtir un écrin à Liévin, à proximité du Louvre-Lens, sur le site d’un ancien coron. Malgré le tollé suscité par cette décision – de nombreux conservateurs fustigeant l’éloignement et le risque d’endommagement inhérent au voyage –, les préparatifs du déménagement commencent. Pour les équipes, il s’agit d’inventorier, dépoussiérer, numériser et protéger les œuvres, auxquelles s’ajouteront 100 000 autres, stockées dans des lieux secrets disséminés dans la capitale. Un travail de longue haleine émaillé de défis, mais aussi de surprises : si une statue de Dionysos de 3 mètres de haut a peiné à remonter à la surface, des fragments oubliés, rapportés d’Iran en 1908, vont s’installer à Liévin, reconstitués en de magnifiques céramiques du néolithique.

Épopée extraordinaire
Au fil d’interviews d’acteurs de ce déménagement (le président-directeur du Louvre Jean-Luc Martinez, de nombreux directeurs de départements, le maire de Liévin Laurent Duporge…) et d’impressionnantes images du ballet de statues, tableaux et autres mosaïques, le documentaire nous embarque dans cette incroyable transhumance, sur fond de revitalisation d’un ancien bassin minier sinistré.

Sujet connexe : Crue de la Seine. Louvre, mesures préventives

Passionnant reportage d’un sujet passionné. Ne ratez pas ce documentaire dont l'image de surcroit est magnifique.

Un certain site ne dit pas vraiment la même chose.....

Le documentaire n'élude pas les polémique au sein même du musée

Pas seulement au sein du musée, Chère Anne-Marie.

La "polémique" porte surtout sur les cartons de de l'histoire d'Esther de Jean-François de Troy et de Noël Hallé qui figuraient dans la Salle des Sept Cheminées.

Outre le fait que je ne vois pas bien les risques d'inondation pour cette salle située au premier étage, les "exiler" dans des réserves à Liévin entraîne pour conséquence de les priver aux yeux du public.

C'est vraiment scandaleux, inutile, dispendieux, mais plus rien ne nous étonne de la part du sieur martinez.

c'est effectivement un détournement (un de plus) de la fonction première de ces réserves fort fort lointaines du Louvre.
celui de protéger les œuvres en zone inondable en réserves près de la seine, de regrouper éventuellement des dépôts dispersés hors du Louvre, et de permettre de conserver certains grands formats non présentés ou non présentables en l'état.
en aucun cas de priver les visiteurs d’œuvres accrochées aux cimaises du deuxième étage.
mais bon cela fait des années déjà que cette salle désormais mal-nommée des 7 cheminées sert de variable d'ajustement aux différents travaux du Louvre.
espérons après un restauration fondamentale de ses décors que l'on y accrochera des grands formats néoclassiques en regard des collections étrusques qu'elle doit recevoir ...

j'ai également remarqué que c'est surtout l'art français que l'on met en réserve, au Louvre la plus grande partie des départements fermés sont également ceux de l'art français.
curieux cet ostracisme alors que ce musée devrait être une ode à notre art et au génie national ...

ps: je sais pas pourquoi mais ces réserves de Liévin me font penser à la scène finale de Indiana Jones et la dernière croisade

Le question ne se pose plus mais on ne me fera pas croire qu'on n'aurait pas pu trouver un site autour de Paris desservi par un bon maillage RER/RATP.

Je crains que tout retour des tableaux dans la salle dite des 7 cheminées ne soit pas d'actualité, les cimaises (selon un certain site) ont été sciées et déposées !

Ce qu’un président fait, un autre saura le défaire.
Il faut juste attendre un nouveau président.
On l’a bien vu à Versailles, beaucoup dé lubies d’Aillagon n’ont pas été conservées par Pegard...
Espérons juste ne pas attendre trop longtemps.

Son mandat ayant été renouvelé, il va falloir malheureusement attendre pour le plus grand malheur du Louvre

Dans le reportage j'ai été fasciné par les colonnes des fossés du Louvre dont certaines sont antiques et qui désormais sont conservées debout. Un détail étonnant. Pour la proximité plus près de Paris on prétexte le prix du terrain à acheter sur une surface aussi importante. Je n'arrive pas à croire que l'Etat ou la SNCF ne possédait pas un terrain plus près.


Hors sujet, les recollements ont du bon, je pense au fragment de statue retrouvé, ou à la caisse de fragment de poterie du plus haut intérêt.

Cher Chancelier,
Le poste est remis en jeu en mars-avril prochain.

Pour ceux qui déplore le choix de Liéven, en 2009 était acté la création d'un Centre national des patrimoines à Cergy-Pontoise. Le projet était construit autour du déplacement nécessaire des réserves du Louvre, du regroupement de plusieurs structures de recherche et d'un village des métiers de la conservation et restauration... le projet pourtant acté n'a jamais eu de suite alors même que le terrain était déjà mis à disposition. Les conservateurs du Louvre ont tout fait pour le faire capoter... et maintenant s'en mordent les doigts. Le musée a détourné vers d'autres projets les crédits initialement prévus. Le ministère de la culture n'a jamais acté de ligne budgétaire. Pourtant l'ensemble aurait été unique au monde, sans doute bien plus pratique que ce qui est actuellement conçu et surtout moins couteux que de faire un site à Liéven pour le Louvre, un site à Massy pour Pompidou ...https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Decouvrir-le-ministere/Histoire-du-ministere/Ressources-documentaires/Discours-de-ministres/Discours-de-ministres-depuis-1998/Frederic-Mitterrand-2009-2012/Communiques-2009-2012/Creation-d-un-Centre-national-de-conservation-de-restauration-et-de-recherches-patrimoniales

On nous répétait sans cesse que les réserves du Louvre ne récélaient presqu’aucune œuvre digne d’être exposée, qu’on y conservait essentiellement des tessons et des poteries et autres calembredaines.
On voit dans ce documentaire qu’il n’en est rien et qu’on nous ment depuis des lustres.

Ne pourrait-on pas trouver une place aux deux grands reliefs des collections Borghese, Trajan et ses magistrats ou aux grandes statues de Bacchus et Hercule. Des œuvres pareilles doivent être montrées.
Quant aux peintures, on est sidéré par les œuvres de qualité qui dorment dans la nuit des entrepôts.

tout à fait, on nous privent illégitimement de notre patrimoine et cela est général tant pour le Louvre que par les choix discutables de musées récemment réaménagées dont les choix thématiques condamnent des pans entiers de leurs collections et curieusement souvent les beaux-arts.
quand ils ne sont tout simplement pas fermés définitivement comme à Dunkerque.

Versailles fit donc un peu exception dans la mesure où la direction demande à ce que l'on sorte le plus possible d'items exposables. Les terres cuites italiennes sur la tble de Rémond.
On a vu toutes les statues sorties pour le rez-ce-chaussée du pavillon Dufour, et l'on verra binetôt une kyrielle de buste empire en Hermés de militaires à l'attique dit de Chimay. La création des vitrines de Trianon, décidées avant même l'achat des 48 assiettes de Trianon. On m'a rapporté que le directeur souhaiya=ta que les dons soient visibles. Evidemment on voit que l'on a épuré les salles Louis XIV, mais on ne saist pas tout, dont le projet qui revient à la surface d'un appartement XVII° avec la récupération d'espace muséaux dans le pavillon d'Orléans. On peut ajouter l'effort consodérable pour rendre visibles les statues des jardns dans le corps central même.