L’œuvre du mois
La Revue de la deuxième compagnie des mousquetaires noirs
Par Paul Ponce Antoine Robert dit Robert de Séry (1686-1733)
huile sur toile, H. 106 ; L. 147 cm.
Nº d'inventaire: MV 4402Ce tableau représente la revue de la deuxième compagnie des mousquetaires noirs passée par le commissaire Séraphin-Antoine Pincemaille de Plouy dans la plaine des Sablons en 1729.
La revue militaire est une exercice ou opération protocolaire au cours de laquelle une autorité supérieure observe un ensemble de soldats. Elle est localisé ici dans
l'ancien parc des Sablons.
Légèrement surélevé sur la droite, le commissaire de la seconde compagnie des mousquetaires, Séraphin-Antoine Pincemaille de Plouy (1691-1746), est accompagné d’un maréchal des logis de la compagnie qui détaille l’identité des militaires passant en revue.
Fils d'un receveur des épices, Antoine Félix Pincemaille, et de Marie de Plouy, Séraphin-Antoine Pincemaille de Plouy fut d'abord mousquetaire de la garde à cheval du Roi avant de devenir commissaire de la second compagnie.
Il apparait dans l'Etat de la France de 1722 et 1736 sous le titre de "commissaire à la conduite".
Il fut marié à Marie Charlotte Broutin (morte en 1742), veuve d'un receveur général des finances.
C'est peut-être son épouse qui est représentée en robe blanche servie par un valet noir.
Il eut 3 frères, Jacques Pincemaille, Conseiller du roi, receveur des épices, René Pincemaille de Villeneuve, mousquetaire du roi, Etienne Pincemaille de Plouy, conseiller du roi, avocat au parlement, payeur des rentes de l'hotel de ville, et une soeur, Marguerite Pincemaille marié à Hilaire Fouqueres Duclos, avocat au parlement.
Ce tableau fut acquis 600 francs à M. Dewynde, marchand de meubles le 12 novembre 1841 pour le roi Louis-Philippe.
Il est envoyé à Versailles le 6 juillet 1842 et accrochée dans la 3ème salle des Portraits (n°154) à l’attique de l’aile du Midi (actuellement en réserves).
L’auteur du tableau :Cet œuvre a probablement été commandé par le commissaire Pincemaille de Plouy au peintre Paul Ponce Antoine Robert dit Robert de Séry (1686-1733) qui fut portraitiste, peintre d’histoire et de genre.
Ce dernier, originaire des Ardennes, était le fils d’un marchand-drapier. Il étudia à Reims le dessin et la peinture avec Jean Tisserand et travailla pour les églises rémoises. Il gagne Paris où il fut l'élève de Jean Jouvenet puis de Pierre-Jacques Cazes, peintres du roi.
Il part ensuite à Rome sous la protection du cardinal de Rohan. Revenu à Paris vers 1725, il loge à l'Hôtel de Rohan ou il donne des leçons dans son appartement. Il ouvre également une école de dessin réservée aux jeunes filles rue Vieille du Temple. Mort à Paris en décembre 1733, il est inhumé dans l'église des Capucins-du-Marais.
Les Mousquetaires, un corps d’armée au service de la maison militaire du roiEtymologiquement, le mousquetaire est un militaire armé d'un mousquet. Ce corps d'armée a existé dans plusieurs pays, mais le plus célèbre a été formé par les mousquetaires français aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Le corps des mousquetaires de la maison militaire du roi est créé en 1622 lorsque Louis XIII dote de mousquets une compagnie de chevau-légers de la Garde de son père Henri IV.
Les mousquetaires sont normalement recrutés parmi les gentilshommes issus de la noblesse ayant déjà servi avec fidélité et compétence dans les Gardes royaux.
Ils forment la garde habituelle du roi à l'extérieur, la garde à l'intérieur des appartements royaux étant dévolue aux
gardes du corps et aux
gardes suisses.
Charles de Batz de Castelmore, comte d' Artagnan
Paris, Bibliothèque nationale de FrancePour assurer leur protection personnelle, un second corps de Mousquetaire « rouge » dit du Cardinal fut affecté à Richelieu puis à Mazarin. À la mort de ce dernier en 1661, cette compagnie des mousquetaires passe au service du roi. Elle est réorganisée reçoit le surnom de « mousquetaires gris » dû à la robe de leurs chevaux, alors que la deuxième compagnie créée en 1663 est appelée « Mousquetaires-Noirs », du fait de leurs chevaux noirs.
La devise des mousquetaires gris est «
Quo ruit et letum » (« Où elle tombe la mort vient avec elle ») en allusion à la bombe représentée sur leur casaque et celle des Mousquetaires noirs « Alterius Jovis altera tela » (« Les autres traits d'un autre Jupiter »), allusion au pouvoir militaire du roi.
Maison du Roy : étendard de la seconde compagnie des mousquetaires
Delaistre Jacques-Antoine (1690-1765)
Paris, musée de l'ArméeLa première compagnie s'installe dans
une caserne, rue du Bac dont il ne reste que quelques vestiges.
La seconde compagnie s'installe dans
une seconde caserne située à l'emplacement de l'hôpital des Quinze-Vingts.
Chaque compagnie dispose d'un fourrier, d'un aumônier, d'un apothicaire, d'un sellier, d'un maréchal-ferrant, de six tambours et de quatre hautbois.
Le mousquetaire monte, s'habille et s'équipe à ses frais dont les pistolets et les épées. Le roi fournit le fusil et le mousquet.
Mousquetaire de la première compagnie vers 1745-1750
Anonyme français
Paris, musée de l'Armée
Officier de mousquetaires de la 2e compagnie
Paris, musée de l'ArméeA l’origine, les mousquetaires n'ont pas d'uniforme mais portaient pour se distinguer une casaque bleue ornée de 4 croix de velours blanc. Par la suite, leur tenue est un habit rouge écarlate et brodé d'or avec des manches et un col satinés de blanc et de dentelle ainsi qu'un chapeau au panache blanc.
Mousquetaires de la première compagnie/ Mousquetaires de la seconde compagnie – 1762
Paris, musée de l'ArméeSelon François Bluche, un mousquetaire avait besoin de 1 000 livres pour s'équiper en temps de paix et de 2 000 livres en temps de guerre. Les deux compagnies de mousquetaires sont dissoutes, en 1775 par
le comte de Saint-Germain dans le cadre des réformes de l'armée et pour des raisons d’économie.
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