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Nombre de messages : 12987 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
| Sujet: Agenda 2012 Salle de l'Assemblée des Notables 1788: plan Mar 11 Déc 2012 - 16:36 | |
| Agenda 2012 Salle de l'Assemblée des Notables 1788: plan Dans l'agenda du mois dernier était évoqué à la date du 6 novembre la réunion de la seconde Assemblée des Notables (6 nov. 1788). (Lien)Le sujet était illustré du plan qui suit, extrait du Procès Verbal de l'Assemblée des Notables de 1788, et reproduit par plusieurs auteurs, notamment par Armand Brette dans son Histoire des édifices où ont siégé les assemblées parlementaires de la Révolution française et de la première République.Tome premier p. 25 (ci-dessous), et par Alain Charles Gruber dans son livre Les Grandes fêtes et leurs décors à l'époque de Louis XVI page 143. Ce dernier précisait qu'en raison des critiques soulevées par le luxe du décor de la salle lors de la première Assemblée réunie en février 1787, le roi ordonna que la nouvelle salle située à l'hôtel des Menus Plaisirs fut des plus simples et des plus petites et qu'aucune représentation n'en était connue, sauf le plan reproduit ci-dessous. M. de Noisy remarqua fort à propos que le plan présenté ne pouvait être celui de la petite salle des Menus-Plaisirs, mais qu'il s'agissait de celui de la grande Salle des gardes du château située à l'entrée des appartements de la reine. En fait, le plan du P.V. de 1788 était la reproduction exacte du plan du lit de justice tenu à Versailles en 1785 par Pierre Adrien Pâris conservé à la bibliothèque de Besançon. © Bibliothèque de Besançon M. de Noisy s'interrogeait de savoir si ce plan de P.A. Paris n'était celui de l'installation du lit de justice du mois de mai 1788, et non de 1785 comme l'indiquait la légende. Qui plus est, un Lit de Justice s'étant tenu dans cette même salle en mai 1788, l'on pouvait, à raison, se demander si l'une des Assemblées de 1788 n'avait été également réunie en ces lieux. A cette dernière question laissée en suspens depuis le mois dernier, une réponse satisfaisante peut désormais être avancée. Elle est tout simplement donnée dans le compte-rendu de la réunion de clôture de l'Assemblée, en date du 12 décembre 1788, à la page 473 de l'édition de 1789 du Procès-verbal de l'Assemblée de notables (cette clôture étant le sujet de l'éphéméride du 12/12/2012 !). Cette dernière réunion fut effectivement tenue au château, et non dans cette petite salle des Menus Plaisirs (dont on n'a toujours retrouvé aucune représentation, jusqu'à présent...). Les raisons de ce repli au château sont évoquées ci dessous. (Augmentées de la description du cérémonial de cette réunion de clôture.) Le Vendredi 12 Décembre 1788.
Le travail des Bureaux étant terminé, le Roi a fixé au vendredi 12 Décembre la clôture de l'Assemblée ; mais la neige & la glace qui couvroient les chemins, faisant craindre qu'il n'arrivât des accidens , li la séance avoit lieu à l'hôtel des Menus plaisirs , & Sa Majesté se trouvant enrhumée, Elle s'est décidée à tenir cette dernière séance au Château dans la grande salle de ses Gardes.
Le Roi a donné en conséquence ses ordres au Grand-maître des cérémonies de France, qui a averti Messieurs les Notables du Clergé & de la Noblesse, du jour, de l'heure & du lieu de l'Assemblée.
Monseigneur le Garde des Sceaux a averti Messieurs les Magistrats, & Monsieur de Villedeuil Messieurs les Députés des Pays d'États & Messieurs les Officiers municipaux. Les préparatifs ont été faits avec la plus grande diligence , & l'on s'est conformé, autant que la grandeur de la salle le pouvoit permettre, aux dispositions de la première séance, comme on en pourra juger par le plan ci-joint.
Le haut dais de Sa Majesté étoit placé en face des fenêtres, & occupoit tout le fond de la salle. On avoit mis dans le bas de la salle, à quelques pieds des fenêtres, des barrières pour fermer la séance; elles régnoient depuis la porte de la salle des Marchands, jusqu'à celle de la salle des Gardes de la Reine. On avoit cependant laissé dans le milieu un passage pour l'entrée du Roi, parce qu'il n avoit pas été possible de ménager à Sa Majesté une porte sur le haut dais. La salle étoit meublée comme celle de l'hôtel des Menus-plaisirs, & l'on avoit élevé au-dessus du trône le dais qui avoit servi dans cette dernière salle.
Vers les dix heures du matin, les Gardes-du corps du Roi ont pris leurs postes; savoir, quatre Gardes de la Manche sur le haut dais; il auroit dû y en avoir six, mais le peu de place qui restoit pour la séance du Roi ne l'avoit pas permis; & six Gardes & deux Brigadiers sous les armes, derrière les barrières du bas de la salle. Les Gardes-du-corps occupoient en outre la salle des Marchands qui précédoit celle de l'Assemblée. Les Cent-suisses en habits de cérémonie occupoient leur salle ordinaire, avec le drapeau & les Officiers à leur tête. Messieurs les Notables font arrivés sur les onze heures par la salle des Cent-suisses.
Le Grand-maître & le Maître des cérémonies leur ont fait prendre la séance suivante:
Messieurs les Ducs & Pairs à leur rang de Pairs, à droite & à gauche de Messeigneurs les Princes du Sang. Messieurs les Notables de la Noblesse sans rang entr'eux, sur le prolongement des bancs de Messieurs les Ducs & Pairs à droite & à gauche , sur un autre banc en retour le long du mur à gauche joignant le premier, & sur deux rangs de bancs placés aussi du côté gauche derrière ce même banc. Messieurs les Maréchaux de France occupoient deux bancs, à la droite du haut dais, éloignés, du mur d'environ huit pieds. Monsieur le Maréchal Duc de Noailles étoit placé à son rang de Pair. Messieurs les Députés des Pays d'États occupoient cinq rangs de bancs au bas des marches du haut dais, dont trois à droite & deux à gauche. Sur le premier à droite étoient Messieurs les Elus-généraux des Etats de Bourgogne. Sur le second, Messieurs les Députés des États de Bretagne. Et sur le troisième, Messieurs les Députés des États de Provence, & Monsieur le Député de la Noblesse de Corse. Sur le premier banc à gauche, Messieurs les Députés des Etats de Languedoc. Et sur le second, Messieurs les Députés des États d'Artois.
Messieurs les Archevêques & Évêques occupoient deux rangs de bancs à droite dans la longueur de la salle. Messieurs les Premiers Présidens des Parlemens & Conseils souverains , occupoient de même à gauche, & en face de Messieurs du Clergé, deux rangs de bancs; les plus anciens étoient sur le premier. Monsieur le Premier Président du Parlement de Grenoble précédoit celui du Parlement de Bordeaux. Messieurs les Procureurs généraux étoient placés fur deux rangs de bancs, derrière Messieurs les Premiers Présidens, en observant le même ordre d'ancienneté de leurs Cours. Monsieur le Premier Président de la Chambre des Comptes de Paris, & Monsieur de Boisgibault, Président de la Cour des Aides de la même Ville, étoient placés sur l'extrémité du second banc de Messieurs les Evêques, ayant derrière eux Messieurs les Procureurs généraux de ces deux Cours. Messieurs les Officiers municipaux occupoient trois rangs de bancs en face du haut dais, près les barrières. Monsieur le Prévôt des Marchands & Monsieur le premier Echevin de Paris, les premiers; Monsieur le Prévôt des Marchands de Lyon immédiatement après eux. Monsieur le Lieutenant civil du Châtelet de Paris avoit la première place sur ce banc. Les sieurs Hennin & Dupont, Secrétaires-Greffiers de l'Assemblée, étoient placés sur un banc près le mur derrière Messieurs les Evêcjues.
Messieurs les Conseillers d'Etat & Maîtres des Requêtes s'etoient rendus chez Monseigneur le Garde des Sceaux qu'ils ont accompagné dans ses carrosses de cérémonie. Le cortège est entré par la cour royale. Monseigneur le Garde des Sceaux est monté par 1 escalier de marbre, & est allé attendre le Roi dans l'appartement de Monsieur le Maréchal Duc de Duras, par lequel Sa Majesté devoit passer pour se rendre à l'Assemblée. Messieurs les Conseillers d'État & Maîtres des Requêtes font entrés tout de suite dans la Salle. Le Maître des cérémonies les a placés sur deux bancs à droite, derrière celui de Messieurs les Ducs & Pairs.
Les deux Huissiers du Conseil se sont tenus debout derrière Messieurs les Maîtres des Requêtes, & les Huissiers de la Chancellerie, derrière le siège de Monseigneur le Garde des Sceaux. Messieurs les Secrétaires d'Etat & Monsieur le Directeur général des finances, occupoient leurs places ordinaires près la table.
Pendant que Messieurs les Notables prenoient leurs séances, le Roi s'est rendu à la Chapelle, où il a entendu la Messe dans la tribune à cause du grand froid. Au sortir de la Messe, le Roi s'est mis en marche pour se rendre à l'Assemblée. Sa Majesté étoit précédée de Messeigneurs les Princes du Sang, de Monseigneur Comte d'Artois & de Monsieur. Le cortège de Sa Majesté étoit exactement le même qu'à la première séance.
Le Roi a passé par l'Oeil-de-bœuf & la Salle des Gardes; il a traversé l'appartement de Monsieur le Maréchal Duc de Duras, dont les Gardes-du-Corps avoient pris les antichambres. Le Roi d'armes de France & quatre Hérauts d'armes marchoient en avant des Princes depuis I'appartement de Monsieur le Maréchal Duc de Duras. Sa Majesté est entrée dans la salle d'Assemblée par la salle des Marchands, & a traversé le parquet pour monter au trône.
La séance du Roi & des Princes étoit absolument la même qu'aux Assemblées précédentes, à l'exception qu'il n'y avoit fur le haut dais que quatre des Officiers des Gardes-du-Corps, à cause de son peu d'étendue; les autres se sont placés en bas dans le passage des barrières.
Le Capitaine des Gardes de Monsieur & le Capitaine des Gardes de Monseigneur Comte d'Artois, étoient les seuls qui accompagnoient ces Princes à l'Assemblée. II n'y a eu aucune autre différence dans le cérémonial, & tout s'est passé comme en 1787.
On avoit construit en face du trône, derrière les barrières, une tribune ou lanterne dans laquelle la Reine à aïìisté à cette séance; on entroit dans cette tribune par la salle des Gardes de Sa Majesté. Le Roi avoit en outre permis qu'on plaçât un très - petit nombre de personnes derrière les barrières. _________________ « Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. » Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)
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