Exposition : Le surtout offert par Charles IV à Napoléon 1er

Annoncée par Alain, devrait se tenir prochainement à Fontainebleau, une exposition sur le surtout fabriqué dans les ateliers du Buen Retiro et offert par Charles IV d'Espagne à Napoléon 1er.

Voici ce qu'en dit le site du palais :

Au cours de son règne Napoléon reçut de nombreux cadeaux diplomatiques. Le surtout de table offert par le roi Charles IV d'Espagne entre dans cette catégorie. Certaines pièces de ce surtout, assez éloigné du goût français, subirent des transformations et furent dispersées dans les palais impériaux sous formes de pendules ou candélabres. Trente et une sont présentées ici, sur les consoles et la cheminée : divers monuments en albâtre, pierres dures et bronze doré, le tout réalisé vers 1790 dans les ateliers royaux de Madrid (Buen Retiro). D'autres parties de ce surtout se retrouvent dans les Petits Appartements.

La carte postée par Alain montre cet ensemble imposant réuni un temps à la Malmaison.
On se demandera où se trouve l'entablement (mais est-ce bien le sien ou un entablement associé pour la circonstance ?) qui ne figure pas sur le site RMN et qui ne semble pas exposé dans le musée Napoléon Ier.

Pour voir la campagne photographique sur cet ensemble, voir ce lien sur le site de la RMN

http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchT.aspx?V=CSearchT&SID=2K1KTSJNU5TJD&E=S_2K1KTSJNU5TJD&NoR=500&New=T

Parmi les pièces versaillaises, on note cette pendule

Quant au l'entablement ou plateau, je pense qu'il s'agit de celui du surtout Braschi conservé au Louvre

Eléments illustrés sur le site RMN :

Conservé à Trianon (toujours ?)

Arc de triomphe transformé en pendule.


Les éléments suivants sont conservés à Fontainebleau :

Arc de triomphe transformé en pendule.


Verrière (d'un ensemble de ?)


Seau à bouteille (d'un ensemble de ?)


Pendule borne, surmontée d'un élément du surtout et ornée de glyptique en provenant.


Pendule borne, surmontée d'un élément du surtout et orné de glyptique en provenant.


Temple antique (élément isolé ou faisant partie d'un ensemble ?)


Candélabre aux vestales (d'un ensemble de ?)


Elément d'architecture (d'un ensemble de ?)


Candélabre aux sphinges.


A suivre...

Eléments conservés à Fontainebleau (suite) :

Deux fontaines (d'un ensemble plus important ?)



Candélabre (d'un ensemble de ?)


Candélabre (d'un ensemble de ?)


Candélabre aux baignoires antiques (d'un ensemble de ?)


Candélabres aux chimères (d'un ensemble de ?)


Candélabre (d'un ensemble de ?)


Difficile de dire si ce répertoire est exhaustif.
L'entablement semble être celui proposé par notre cher Noisy.
Reste à savoir si le cadeau de Charles IV en comportait un, ce qui était habituellement la norme, et si oui, ce qu'il est devenu.

Le temple antique à colonnes et à emmarchement fait partie d'une paire (ci-dessus entre un candélabre aux vestales et une pendule) autrefois exposée dans le salon des Glaces du Grand Trianon sur chacune des deux consoles.
Du surtout manque le sucrier en bronze et albâtre présenté sur son plateau et placé dans le boudoir de l'Impératrice au Grand Trianon.


Les crénelages des verrières, au moins une paire, ont été sciés.

Quelques photos complémentaires récentes sur le site de la RMN des oeuvres provenant de Versailles :

Les 2 Monuments en forme de temple circulaire
Madrid, atelier du Buen Retiro et Paris, Francesco Belloni (1772-1847)


N° d’inventaire : T264c.1


N° d’inventaire : T264c.2


Sucrier -Madrid, atelier du Buen Retiro - Fin 18e siècle
Dépot du Mobilier National

Je reviens sur les pièces du surtout de Charles IV attribuées sous l'Empire au Grand Trianon.
Il me semble avoir toujours connu le temple portique de la maison du Seigneur, transformé en pendule sous l'Empire, et désormais dans le salon du déjeun de Napoléon

En revanche je ne me souviens pas des Petits temple en 1963, et ils n'apparaissent pas sur les consoles du salon des glaces sur les photos anciennes.
Lors de la création du musée Napoléon 1er à Fontainebleau dans les années 80, ils partirent pour le nouveau musée en 1984 et figurent sur le grand guide de 1986 avec leur numéros d'inventaires de Trianon T264C 1 et 2, après n'avoir donc retrouvé le salon des glaces qu'assez peu de temps.

Mme Ledoux-Lebard ne parle pas dans son inventaire de 1975 du Grand Trianon, mais évoque aussi des verrières dont on a raboté les denticules pour en faire des jardinières et le portique pendule dans son autre inventaire, celui du Petit Trianon, tous ces objets étant sous l'Empire dans la maison du Seigneur.

Les temples, en, 1963, devaient-ils subir une restauration qui empêcha longtemps leur présentation au Grand Trianon? C'est possible, les commodes et la console façon Boulle de la chambre des souverains belges subirent un sort semblable et ne prirent leur place que dans les années 80 également, très longtemps après les travaux des années 60.

Les photos des années 80 montrent les petits temples dans le salon des glaces, sans cloche.

Il y avait 2 temples à Trianon en 1810  1 aux Tuileries et 1 à Meudon. Peut-être que les deux autres ayant pu être récupérés, Versailles pu-t-il récupérer le dépôt à Fontainebleau.

Le guide de musée précise que Trianon reçut également sous l'Empire, outre le sucrier dans le boudoir dont nous avons déjà parlé, deux fontaines et quatre monuments à bases hexagonales et figures de femmes.

Quelle institution ou musée les détient aujourd'hui?
Seront-ils présent à l'exposition?

En tous les cas, les deux petits temples sont bel et bien présents au Grand Trianon, sous cloche.


Voir les illustrations postées par M de Noisy pour les fontaines, mais je ne vois pas les monuments aux figures féminines sur bases hexagonales.

Le surtout BRASCHI illustré par M de Noisy a été étudié et publié lors d'une exposition sur Luigi Valadier son créateur, au Louvre, il y a une 10aine d'années.

Les clichés RMN indiquent toujours les petits temples à Fontainebleau avec les N° d'inventaires de Trianon, ce qui confirment qu'ïl s'agit bien de ceux-ci.
Toutefois, l'absence de mise à jour invite une fois de plus à la prudence avec les légendes RMN.

La catalogue de l'exposition est sorti. Il est particulièrement riche en photographies, la conservation de Fontainebleau s'est fait plaisir.

On y apprend que le surtout livré à Bayonne pour l'entrevue de Charles IV avec Napoléon ne fut pas ouvert faute de place et qu'il ne le fut qu'une fois dirigé à... Versailles et installé dans un des salons non-ouvert au public.
Que c'est alors qu'on s'aperçut qu'il était très accidenté, parfois de façon irréversible ayant été mal emballé. Ce qui décida en grande partie de son sort en plus de son style trop fin XVIIIe.

Que le surtout comportait bien un plateau, de 6 m de long en 7 parties.
Lequel plateau fut dépecé au fur et à mesure des besoins en pierres dures qui le composait.

Que la seule pièce parvenue non transformée est le sucrier couvert posté par Noisy au-dessus.

Que sous la Restauration, l'Espagne réclamât ce surtout et que l'administration françaises bien embêtée fit valoir son statut de cadeau, mais surtout ses transformations pour ne pas avoir à le rendre.

Que l'impératrice Eugénie, lors d'une exposition rétrospective sur Napoléon et Joséphine fit rassembler les différents éléments du surtout à Malmaison en 1867 sur le plateau Braschi, ce que l'on voir sur la photo ancienne postée par Alain.

La contribution des conservateurs espagnols est très détaillée et tout à fait passionnante.

Quelques photos de l'exposition
(Du 19 octobre 2013 au 3 février 2014 / salle de la Belle Cheminé.)

informations en ligne (dossier de presse ...)

C'est assez époustouflant.

Peut-être manquait-il un peu d'unité pour garnir une table française, en dehors des dégâts dus au transport pour le conserver intact? (c'est une question!)

Le donateur

On retrouve sur Facebook les photos présentées par la grande mademoiselle avec de nombreuses autres individuelles des pièces du surtout avec des zooms intéressants des figures de bronze :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.584333428292626.1073741833.261323787260260&type=3

C'est en tout cas un intéressant complément à l'exposition des Tables royales de Versailles.
Ce service reste effectivement difficile à présenter hors contexte mais il était important de le valoriser tant pour son esthétique que pour son histoire.

Une paire de candélabres aux vestales et une pendule de cet ensemble sont présentés habituellement sur la cheminée de la chambre de l'empereur au rdc de Fontainebleau :

Quelques photos de l'exposition en cours :








Après l'exposition le Mobilier National laissera en dépôt à long terme à Fontainebleau quelques pièces qu'il détient encore.
A partir de là, et en dépit des inévitables retours au Grand Trianon et au Hameau, on ne peut que
souhaiter une présentation similaire qui évoque véritablement ce qu'était un surtout.

Etudiant le catalogue de l'exposition, il est fait état d'envoi de certaines pièces à Trianon "dans le salon rouge", dénomination que je n'ai jamais lue ailleurs, même dans mes guides de Trianon sous le Second Empire.
Quelqu'un connaît-il le salon rouge et à quoi ce nom correspond?
J'ai déjà rencontré salon jaune pour le salon de famille de Louis-Philippe on =u bibliothèque voir cabinet de lecture où est revenu le salon des malachites, et salon des salon des Malachites pour le salon du Conseil depuis Louis-Philippe (salon frais).

Par ailleurs les dégâts et les transformation des pièces du surtout sont plus importantes que je en l'imaginais et j'observe que finalement beaucoup de pièces ne furent même jamais livrées pour les salon des palais pour lesquels on les avait restauré.
L'apport des ateliers parisiens sous l'Empire parait très significative dans l'état actuel des pièces.

Il y eut d'incessants va-et-vient entre le Garde meubles impérial et Trianon (1855), puis entre Trianon et Malmaison (1867) puis retour au Garde Meuble (1870), puis retour à Trianon (années 1880), puis dépôts à Malmaison 1906 puis envoi qui semble définitif en 1984 à Fontainebleau.

Il parait raisonnable de rassembler le maximum de pièces disponibles à Fontainebleau dans le musée Napoléon Ier, tout en laissant à leur place dans les différents palais, ceux qui appartiennent à des états historiques, Trianon...et appartements de Fontainebleau notamment.
Mais au moins on peut les voir mieux qu'au Mobilier national (ce qui veut dire souvent, différentes institutions ou ministère.

Cher Roger-Ravily,

Ne serait-ce pas plutôt dans l'autre sens, des meubles et objets provenant du salon rouge du château de Meudon du temps du roi Jérome envoyé à Trianon ?

Mention trouvée dans le Mobilier de Versailles : chefs d’œuvres du mobilier XIXe siècle.

Non dans un cas il est bien indiqué "partis à Trianon en 1881 dans le salon rouge, ils gagnent Malmaison en 1887", sinon je n'aurais aps posé la question bien sûr
Et ce type d'information étant répété pour plusieurs reprises poir différentes pièces, j'ai du mal à croire à une erreur d'un copiste du Garde Meuble ou du Mobilier national.

Pour information :

Musée national du château de Malmaison

Vendredi 11 décembre de 12h30 à 13h30, Isabelle Tamisier-Vétois, conservateur en chef, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau donne une conférence intitulée : Autour d’un cadeau diplomatique : le surtout de Charles IV d’Espagne .

Gratuit, réservation conseillée


Midi de Malmaison. Un vendredi par mois, le salon de musique ouvre ses portes à l’heure du déjeuner pour une conférence d’histoire de l’art, des jardins ou pour un concert...

Enregistrement de cette conférence mis en ligne ici :
http://musees-nationaux-malmaison.fr/chateau-malmaison/chateau-malmaison/evenement/c-autour-dun-cadeau-diplomatique-le-surtout-de-charles-iv-despagne

Une vue stéréoscopique du Grand Trianon  montre une armoire dans  le salon des Malachites, pièce parfois nommée par erreur dans d'autres photos, bibliothèque de Louis-Philippe.

On sait depuis l'exposition du Mobilier national que l'armoire fut composée à Versailles au début du XX° siècle à partir d'éléments provenant de bibliothèque détruites du château.
Ce meuble fut échangé avec le Mobilier national en 1966, puis rendu récemment au château.


J'ai essayé de retrouver les éléments du surtout dans le catalogue de l'exposition "De bronze et de pierre dure" à Fontainebleau en 2013 que l'on distingue dans l'armoire vitrine.


Pour rappel, en dehors d'une pendule, de deux petits monuments en forme d'escalier et du sucrier conservés à Trianon, la plupart des autres éléments sont à Fontainebleau au musée Napoléon 1er.

Pour rappel (voir les nombreuses photos plus haut dans le sujet).

Quelques images complémentaires, et souvent de plus belle qualité que les précédentes, en provenance de l'agence d'architecture MAW :

De manière très amusante, le Louvre expose désormais, dans une petite vitrine d'entrefenêtres de la galerie d'Apollon, les pièces "orphelines" de cet ensemble :

Version dinette des vases de Louis XIV et Louis XVI