Exposition Gouthière

Elle n’avait pu faire le voyage de l’exposition du fait de sa fragilité, voici la console de la duchesse de Mazarin, conservée à la Frick Collection à NYC :









Clichés personnels

Une splendeur! Elle a beaucoup manqué à l’exposition parisienne.
Merci pour ses clichés cher Vidame.

Vu à la vente Beistegui (Christie’s Paris, 10 septembre 2108) :

Publication récente de la Frick :

Gouthière’s Candelabras

The third volume in the Frick Diptych Series pairs an essay by Charlotte Vignon, curator of decorative arts, with a literary piece by acclaimed artist and writer Edmund de Waal.

Designed to foster critical engagement and interest specialist and non-specialist alike, each book in this series illuminates a single work in the Frick’s rich collection with an essay by a Frick curator paired with a contribution from a contemporary artist or writer.

Publisher: The Frick Collection in association with D Giles Limited
Hardcover, 7 1/2 x 9 1/4, 64 pages, 27 color illustrations
Price : $19.95

Il me semble que les dessins des tables fabriquées par Gouthiere pour le duc d Aumont et ensuite utilisées par Marie-Antoinette n'ont pas été montrées sur notre site  je me permets donc de les rajouter dans ce sujet :

- 2 tables de porphyre achetées pour le compte de la Reine 23.999 livres à la vente d'Aumont :


- 2 tables de jaspe vert achetées par Louis XVI 19.580 livres à la vente d Aumont et utilisées par Marie-Antoinette à Versailles janvier 1783  puis St Cloud 1789 (chambre à coucher de la Reine) :


Sources :
- Pierre Gouthière ciseleur doreur du Roi : Charlotte Vignon  et Christian Baulez  éd Mare et Martin ( catalogue d'exposition de  la Frick collection et du MAD Paris).
- Gouthière's candelabras E. De Waal et C. Vignon éd Frick collection and D. Giles Limited

merci pour cette iconographie cher Jacob Pierre
c'est vraiment étonnant que ces deux chefs d'oeuvres du bronzier n'aient pas encore été identifiées

je rajouterai à cette occassion la pièce récement offert en doation au Louvre

De mémoire, il me semble avoir lu dans le catalogue que les deux tables en question ont disparues durant la destruction de Saint-Cloud ou des Tuileries.

A vérifier sans aucun doute.

Les tables sont restées dans les collections Nationales puis Impériales puis Royales et Impériales de nouveau jusque leur disparition en 1870 apparemment dans l'incendie de St Cloud.

Les 2 tables en jaspe vert selon Charlotte Vignon se trouvaient dans le salon du Conseil de ce château lors de leur disparition.

Une question que je me pose :
les plateaux n'auraient ils pas été changés pour ceux de bois pétrifié subsistants au Louvre ou sont-ce finalement 8 tables de Gouthière, (c'est à dire Les 2 de porphyre, les 2 de jaspe vert et les 4 à dessus de bois pétrifié) qui auraient disparues à St Cloud en 1870 ?

Cela me paraît beaucoup d autant que je ne pense pas que ces différentes tables paraissent dans les photographies de l'époque
Du 2nd empire.

Enfin comment ces tables 4 ou 8 selon le cas, n'ont elles pas été mises à l'abri au moins pour certaines d'entre-elles (surtout si elles étaient , lors du transfert du mobilier à Paris?

Voilà quelques questions auxquelles je n'ai pas de réponse.

Historique des 4 tables d'Aumont :

Celles de porphyre

en 1807, aux Tuileries
- 1 chambre de l'impératrice
- 1 boudoir

en 1809, 2 boudoir de l'impératrice

même emplacement durant la Restauration

Celles de jaspe

en 1807 à Saint-cloud
- 2 chambre de l'empereur sur la cour

Elles demeurent dans la même salle, rejointes en 1833 par les deux tables de porphyre.
Toutes les 4  ensembles dans la même salle jusqu'en 1855.
Passent ensuite au 2ème étage, probablement détruites pendant l'incendie .

Merci cher Jeff !
Je me pose par ailleurs toujours la question de savoir comment ont disparu les pieds de table de celles de bois pétrifié!
Comment ces plateaux ont ils survécu alors que leur piètement pourtant de bronze a disparu !

D’abord dans les collections d’Eric von Goldschmidt-Rothschild, puis dans les collections de la galerie Léage,
cette paire de vases-candélabres, attribuée à Pierre Gouthière, a aujourd’hui rejoint les collections du MFA, Houston.

Provenance :
Livrée pour Louise-Jeanne de Durfort, Duchesse de Mazarin pour le Grand Salon de son hôtel particulier, quai Malaquais, Paris ; sa vente, M. Lebrun, Paris, 10 décembre 1781, lot 283.
Par réputation conservée à l'hôtel quai Malaquais jusqu'en 1845 ;
Baron James de Rothschild (1792-1868), Salon Louis XVI, Château de Ferrières, Seine-et-Mare, puis par descendance jusqu'au propriétaire actuel.

Chef-d’œuvre de Gouthière exécutée en 1781, cette paire de piédestaux est un témoignage d’une commande majeure de Louise-Jeanne de Dufort de Duras, duchesse de Mazarin, pour le grand salon de son hôtel particulier du quai Malaquais. Sans doute sur les conseils de son ex-beau-frère le duc d’Aumont, elle confia sa décoration à François-Joseph Bélanger en 1774. Mais son rôle auprès du comte d’Artois dont il était devenu le « premier architecte » le conduisit à déléguer les travaux à François-Thérèse Chalgrin.

Les travaux d’embellissement du salon comprenait une spectaculaire commande en marbre bleu turquin taillé par Jacques Adan et orné de bronze ciselé et doré par Pierre Gouthière comprenant une cheminée, une table console et notre paire de piédestaux. Ce salon s’étendait en longueur entre cour et jardin , éclairé par deux fenêtres. Chaque mur du salon devait recevoir en son centre un élément en marbre bleu turquin. La magnifique table console sous un trumeau de glace sur le mur long à l’est est aujourd’hui conservée à la Frick Collection, New York, (inv. 15.5.59).


Le mémoire de Gouthière, daté de 1781, décrit minutieusement la table, originellement conçue avec les chiffres de sa propriétaire sur les côtés. Cette table faisait face à une cheminée ornée de faunesses, modelée par Jean Joseph Foucou, également conservée par la suite dans les collections Rothschild au château de Ferrières. Enfin entre les fenêtres se trouvaient nos deux piédestaux.


Jacques Adan (vers 1723-1795)

Jacques Adan (ou Adam) reçu maître sculpteur en 1746 était membre d’une importante famille de marbriers du roi. Il était l’aîné des cinq fils de Jean, marbrier du duc d’Orléans. Il reprit le métier paternel et demeura rue des Filles du Calvaire et après 1773 rue Popincourt. Plus marbrier que sculpteur il collabora avec les meilleurs artistes à de nombreux hôtels et édifices religieux. Gouthière reçut les piédestaux le 30 octobre 1779 de Jacques Adan. Il fallut quinze mois au ciseleur-doreur du roi pour terminer ces meubles extraordinaires puisqu’ils furent installés le 14 mars 1781, soit trois jours avant le décès de la duchesse de Mazarin. Gouthière estimait son travail à 29 734 livres, mais n’ayant pas encore été payé à la mort de la duchesse, il ne reçut que 24 300 livres après le rapport d’expertise des bronziers François Rémond et Etienne Martincourt. Les piédestaux avaient été conçus pour recevoir des groupes de femmes sculptés en marbre blanc par Jean-Joseph Foucou. Ils devaient soutenir un trépied en bronze doré, qui formait une girandole à neuf lumières, ainsi qu’une pendule de Lepaute dans un vase de Sèvres. Toutes ces réalisations n’ont pas vu le jour à cause de la mort de la duchesse.

Le destin des piédestaux au XIXe et XXe siècle

Après une tentative de vente infructueuse au baron de Castellet, ils furent vendus au marquis de Juigné en mars 1795 avec l’hôtel. Ils y restèrent probablement jusqu’à sa destruction en 1845. Les éléments décoratifs furent alors dispersés et les meilleurs d’entre eux comme la cheminée et les piédestaux furent placés dans le grand salon « Louis XVI » au château de Ferrières. Ils apparaissent sur une aquarelle d’Eugène Lami vers 1865. Nos deux piédestaux étaient légèrement différents en taille à l’origine à cause des trumeaux inégaux du salon et ont été légèrement modifiés et ramenés à dimensions similaires. Ils sont restés par la suite dans la famille jusqu’à nos jours.

Christie's
The Exceptional Sale, Including masterpieces from the Rothschild Collections
Paris, 21 novembre 2023

Il me semble que les bras de lumières de ce salon sont désormais au Louvre

effectivement, par don depuis 2002 :


Provenance :[/b]
grand salon de l'hôtel (quai Malaquais, Paris) de Louise Jeanne de Durfort-Duras, duchesse de Mazarin (1735-1781).
Collections du marquis de Vaudreuil, sa vente le 26 novembre 1787 ?
Collections Rothschild
Don de la Société des Amis du Louvre, 2002

Merci cher M. De Noisy !

En vente chez Sotheby's


Provenance :
Probablement Louis-Marie-Victor-Augustin (1709-1782), 5ème duc d'Aumont;
collection privée, France;
Perrin Antiquaires, Paris;
Acquis en 2007, collection pivée suisse.

Exposition :
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Or virtuose à la cour de France. Pierre Gouthière (1732-1813), 16 mars-25 juin 2017.

Ce "portrait" rare et distingué représente l'un des vases en albâtre, d'une paire, commandés vers 1770-75 par Louis-Marie-Augustin, duc d'Aumont (1709-1782).
Présenté au spectateur sur un plateau en porphyre rouge , le vase cassolette sujet est orné d'une alternance de feuilles de laurier naturalistes et de fleurs en bronze doré. Deux branches de feuilles de laurier en bronze ciselé forment les anses et le couvercle, posé à côté du corps du vase, est couronné d'un fleuron de laurier stylisé.
Cet objet est le fruit de la collaboration entre des artistes et artisans renommés de la fin de siècle ; la forme en albâtre a probablement été sculptée par Augustin Bocciardi ou Pierre-Jean-Baptiste Delaplanche d'après un dessin de François-Joseph Bélanger, tandisque les montures en bronze doré sont le produit du bronzier et doreur du roi Pierre Gouthière (1732-1813).


Sous le règne de Louis XVI, le duc d'Aumont promeut le goût antique dans les arts et constitue une importante collection, composée principalement de meubles, porcelaines, vases, colonnes antiques et objets en pierre dure montés.
Après sa mort en 1782, la vente de ses collections eut lieu à son hôtel particulier, place Louis XV (aujourd'hui Hôtel de Crillon, place de la Concorde) du 12 au 21 décembre 1782, organisée par les commissaires-priseurs P.F. Julliot et J.A. Paillet.
En préparation du catalogue de la vente aux enchères et à la demande des héritiers, le duo commanda trente gravures illustrant les objets les plus exceptionnels de la vente, dont le vase représenté dans le présent tableau.
Visible à la fois dans l'œuvre actuelle et dans la gravure de 1782, les pieds d'origine en albâtre des vases ont été cassés et remplacés par un pied en bronze doré godronné à un moment donné après la vente d'Aumont et peut-être dans le premier quart du XIXe. siècle.


Bien qu'illustrées séparément dans le catalogue, les cassolettes étaient appariées et vendues avec deux colonnes de marbre verde antico, découvertes en 1766 près du temple de Vesta à Rome et exportées en France par le duc d'Aumont.
Cette unification élégante d'éléments antiques et contemporains a produit une combinaison réussie, comme le suggère la description du catalogue :
« les deux intéressants vases dont [les colonnes] sont surmontées, & l'excellent style de leurs ornements parfaitement traités, forment un ensemble qui ne laisse rien à désirer. ».
Le lot fut vendu au prix de 13 801 livres au roi Louis XVI, qui acquit cinquante et un des 447 lots pour une somme de 199 000 livres.

Pour des raisons inconnues, plusieurs des achats du roi, y compris les vases, restèrent chez Julliot pendant près d’une décennie après la vente.
Peut-être en attandant leur affection au museum du Louvre que souhaitait ouvrir le roi.



En 1793, ils furent finalement transférés au Louvre, où les colonnes font toujours partie des collections du musée.




Avec d'autres objets des collections royales du Louvre, les vases furent vendus en octobre 1797 pour seulement 180 livres, suggérant que les pieds en albâtre pourraient avoir déjà été endommagés.
La paire y fut acquise par le comte et la comtesse Flahaut de La Billarderie, documentées plus tard dans leur résidence londonienne en 1863, héritée par leur fille et par descendance dans la famille jusqu'à sa vente chez Christie's à Londres en 1992 et plus tard New York en 1998 pour 2 092 500 $.

Historique :
Probablement livré par les marchands-merciers Darnault frères,
Provenant du grand salon de Mesdames au château de Bellevue ;
réservé par la Commission temporaire des Arts pour le Museum en 1792 ;
au palais de Saint-Cloud dans le grand cabinet de l'Empereur en 1807-1810, puis dans le salon cramoisi ;
envoyé à Versailles en 1855, à l'occasion de la visite de la Reine Victoria, placé dans le salon des Petits appartements ;
entrée au Petit Trianon en 1867 à l'occasion de l'exposition organisée sous les auspices de l'impératrice Eugénie, placé dans le grand salon ;


puis le petit salon (1894);


Exposé à Versailles dans les appartements de Mesdames depuis 2007.

Commentaire :
A l'origine, ce candélabre est un unicum. Pierre Verlet en parle comme d'un flambeau de jeu en girandole, à poser probablement au centre de la table principale du grand salon ou salon des jeux de Mesdames à Bellevue ou il est identifié grâce à sa description ancienne :
"Un grand candélabre à dix (sic) branches, à draperie, feuillage et fruits, le tout de bronze richement cizelé et doré or mat".

Postérieurement, sa présence dans les collections nationales et ses passages au garde-meuble en firent un objet de nombreuses copies (au moins 3 paires), en particulier par le bronzier Louis Auguste Marquis sous le second empire, copies aujourd"hui réparties entre divers palais de la république dont l'élysée.
Contrairement au modèle d'origine, ils sont entièrement dorés. D'autres copies passées sur le marché de l'art présentent un vase et une base en marbre.


L'attribution à Gouthière reste cependant incertaine car ce candélabre livré vers 1785, reprend certains éléments décoratifs des 4 bras de lumière du grand salon, livrés en 1784 par les frères Darnault, mais dont le modèle est donné à un autre bronzier comtemporain, Pierre-François Feuchère (1737–1823). Des bras de lumières aujourd'hui conservés au Philadelphia museum of art.


En 1786, Mesdames completérent le décor du grand salon en faisant remonter dans une nouvelle garniture de bronze néo-classique, également attribuée à Pierre Gouthière, une série de 4 vases céladon, qu'elles avaient acquise auprès des frères Darnault en 1782, portant alors une monture de bronze Louis XV-rocaille. Trois de ces vases encore existants sont conservés au Louvre (deux exposés seulement).

également attribué à Gouthière sur le site du chateau :


Historique
Probable saisie révolutionnaire de biens d'émigrés ;
La paire entrée à Fontainebleau en 1806 ;
porte la marque de Fontainebleau sous la Restauration ;
envoyée au Petit Trianon en 1868, pour le Boudoir.


Pour l'anecdote, ce motif de tête de cerf se trouvait déja sur des bras de lumière Louis XV-Rocaille attribué à Jean-Joseph de Saint-Germain :