Sèvres, exposition : La Manufacture des Lumières (2015-2016)

Marqué en creux Bo pour Boizot et numéroté 7

Un des treize biscuits au portrait de «L’Empereur de la Chine» réalisés par la Manufacture royale de Sèvres entre 1775 et 1779, et l’un des quatre connus à ce jour.

Aujourd’hui, seuls trois autres exemplaires de l’Empereur de la Chine en biscuit de Sèvres sont publiés. L’un est conservé au musée des Arts décoratifs de Paris, numéroté «20»,  provenant du legs Adèle Michon en 1923. Un autre aujourd’hui conservé au Museum of Fine Arts de Boston, numéroté «17», provient des anciennes collections Wilfred A. Sainsbury (Sotheby’s, Londres, 28 novembre 1967, lot 70), Antique Porcelain Company, New York puis Kiyi et Edward M. Pflueger, reproduit par Hugo Morley-Fletcher, The Pflueger collection, Londres, 1993, pp. 76-77. Un troisième exemplaire est récemment passé en vente publique, numéroté «9» (vente Auctie’s Paris, le 28 mai 2024 voir Supra ).

Un second exemplaire est acheté par la Reine Marie Antoinette dans le courant de l’année 1776, en même temps qu’une garniture de trois vases, chinois à 3000 livres, aujourd’hui identifiée comme une garniture de trois vases œufs décorée de chinoiseries par Lécot et conservée au château de Versailles. (Arch. MNS, Vy 6, fol. 208 v°). La même année, Madame Adélaïde, une des tantes de Louis XVI, achète également un Empereur de la Chine (Arch. MNS, Vy 7, fol. 128).


Garniture de trois vases "chinois" vendue à la Reine Marie-Antoinette entre 1774 et 1776. Les vases envoyés à Saint-Cloud après 1785 ; aliénés à la Révolution ; seraient restés dans la même famille jusqu'en 1983. Achat 1983.

https://www.artcurial.com/en/sales/vente-fr-4112-mobilier-et-objets-d-art/lots/76

probable réédition de la fin du 19e siècle, comme l'exemplaire conservé à Versailles (MV 9149) :


Ce modèle de biscuit de la manufacture de Sèvres est donné vers 1779 par Louis-Simon Boizot, d'après un original de Claude Michel, dit Clodion, (1738-1814).
Il est réédité par la manufacture à partir de 1881 et reproduit dans l'ouvrage de Emile Bourgeois, Le Biscuit de Sèvres, planche 24, numéro 384.

Marie-Thérèse-Charlotte de France, dite Madame Royale, est née le 19 décembre 1778 à Versailles, et décédée le 19 octobre 1851 à Frohsdorf, en Autriche.
Premier enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette, elle porta le surnom « Mousseline la sérieuse » donné par sa mère.
Seul enfant du couple royal à survivre à la Révolution française, elle deviendra duchesse d'Angoulême par son mariage avec son cousin germain, Louis-Antoine d’Artois, fils aîné du roi Charles X, puis dauphine de France mais elle n'eut pas de descendance.

base en bois stuqué et doré plus tardive.

un modèle similaire est conservé dans les collections du Musée national de Sèvres-Cité de la Céramique,
voir par Guilhem Scherf et Tamara Préaud, La manufacture des Lumières, la sculpture à Sèvres de Louis XV à la Révolution, Dijon, 2015, p.157.

Ce modèle ne semble pas être répertorié dans l'ouvrage de Emile Bourgeois.
Un autre modèle similaire avec quelques variantes, du fait du travail de pastillage, présenté comme «L'Amour désarmé» faisait partie de la collection Chappey.
Néanmoins dans l'ouvrage consacrée à Louis Simon Boizot, sculpteur du roi (exposition au musée Lambinet à Versailles),
on trouve en 1788, la création d'un nouveau modèle intitulé L'Amour rallumant son flambeau au miroir correspondant exactement au sujet de ce biscuit.

base en bois doré et peint en faux marbre plus tardive.

le maître-modèle en terre cuite daté 1759 est conservé dans les collections du Musée national de Sèvres-Cité de la Céramique,


voir par Guilhem Scherf et Tamara Préaud, La manufacture des Lumières, la sculpture à Sèvres de Louis XV à la Révolution, Dijon, 2015, p.301.