Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles

C'est pour cela que j'ai précisé que c'était mon point de vue personnel et rien d'autre
Cette période n'est pas la plus fastueuse de Versailles en terme de qualité artistique des œuvres voila pourquoi j'employais ce mot insipide .

Je vous rejoins cher Monet, et l’entretien de Valérie Bajou dans l’Objet d’art n’annonce rien de très trépidant sinon une réhabilitation de Louis-Philippe créateur du musée de Versailles.
Seuls les thuriféraires de ce discutable esthète pourront y trouver quelque intérêt avec l’ouverture de la salle des Croisades et des grandiloquentes salles historiques qui se ressemblent toutes.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à jeter un œil sur le site des Amis de Versailles et voir le nombre incroyable de places encore disponibles pour l'inauguration, alors que tous les autres programmes sont complets depuis l’ouverture des réservations.

Louis-Philippe a sauvé Versailles pour notre plus grand bonheur mais en contrepartie a détruit des appartements de grande qualité de l'ancien régime qui font défaut désormais pour présenter sa vision et celle de son époque d'une présentation idéale muséale bien pompeuse et dépassée aujourd'hui et avec peu de chefs d'oeuvre ainsi que son style qui n'atteint pas la perfection ni le raffinement de ses prédécesseurs.
Sur le plan historique cette exposition a sans doute un intérêt pour ces présentations XIXème de l'histoire.

S'agissant de gens qui savent de quoi ils parlent, pour avoir vu l'exposition, on entend d'autres sons de cloches, notamment de conservateurs extérieurs à Versailles. Il ne s'agit guère d'esthétisme mais d'historicsime et de réalité politique du régne de Louis-Philippe comme moteur du projet de musée à toutes les gloires de la France.

J'ajoute un extrait d'un courrier personnel que m'a adressé Laurent Salomé.
"Cette inauguration était exténuante et la foule énormer [Revenez pour] que nous regardions ensemble toutes ces nouveautés, car il s'agit pour moi d'un événement très important où le château retrouve une ampleur qu'il n'aurait jamais du perdre. Voir le public déambuler dans des salles fermées depuis des lustres est particulièrement émouvant. Et les deux décors, installés respectivement à l'Opéra royal et au petit théâtre de la reine, sont extraordinaires. L'exposition elle-même me semble aussi très réussie."

Je ne parle pas non plus sans savoir en ajoutant qu'un souci a privé une partie des personnes à inviter du carton et qu'elle furent prévenues par mail.

Correction : je voulais parler de la soirée privée de l'exposition du 5 nov programmée par la SAV. (341 places disponibles à ce jour pour une expo d’une telle envergure)

Reste la problématique de commenter une expositon qu'on n'a pas vue.

Vous êtes bien placé pour le dire

Je relaie tout simplement les propos de gens qui l'ont vue, pas des impressions a priori.

Hâte de découvrir cette exposition en tout cas !

On rappellera que Valérie Bajou est l'auteur d'un article très documenté sur le second tableau phare de la salle du Sacre, la distribution des aigles.
Cet article a été publié dans les Mélanges offerts à Pierre Arizzoli-Clémentel, précisant non seulement les conditions un peu maladroite de l'effacement de Joséphine dans la tribune, ce qui renvoie à l'ajout de Madame Mère dans le couronnement de Joséphine placé en face.
En outre, est mis en évidence dans la Distribution des aigles consistant en la suppression du personnage allégorique dans le ciel figurant la Victoire.

L’exposition sur Louis-Philippe est absolument fondamentale pour qui veut apréhender ce que ce roi voulut faire à Versailles.
Nous passerons sur les destructions qu’on lui reprochera encore dans 150 ans, et ce, à juste titre. 

Louis-Philippe a trouvé une utilité à Versailles que ni Napoléon, ni les deux rois bourbons n’ont pu ou su lui donner.
Or, il était vital pour le destin du château autrefois habité que de lui trouver une affectation.
On peut dire Louis-Philippe a été précurseur en ce domaine, anticipant le devenir des grandes demeures devenues impossibles à entretenir par leurs propriétaires. 
 
Le roi a fait œuvre de créateur, cela a été dit, et ne serait-ce que pour apprécier ce qui n’a pas été démembré, et c’est colossal, il faut s’y déplacer. 
Il y a là un ensemble intact des années 1830, à l’éclectisme anticipant le style communément appelé Second Empire.
Les amateurs de la période salueront les grands décors créés,  ceux qui la goûtent moins détesteront ces aménagements ayant pris la place d’appartements historiques. Néanmoins, ils sont essentiels pour l’histoire du goût.

Ne serait-ce que pour découvrir et apprécier pleinement les salles des croisades, les salles d’Afrique et d’Empire, la visite s’impose.
Un grand livre d’histoire coloré et violent vous attend. N’est-ce pas ce que Louis-Philippe avait voulu, lui qui savait mieux que personne qu’une nation se créée aussi dans le fracas des armes ? 

Débutons avec ces quelques vues des salles des croisades. Les lustres conservés à Pau sont enrichis de pierrries, quel luxe oriental bien en rapport avec la thématique. 

Un des grands moments de la brillante exposition Louis-Philippe est la présentation du décor de scène de l’opéra royal.
Tout a été dit plus haut le concernant, je n’y reviendrai pas. 







Une maquette de l’ensemble est également exposée :

Cher Lebrun, Il faudrait ajouter par l'imagination, je crois, L'Entrée des Croisés à COnstantinople, tableau important peint par Delacroix pour Louis-Philippe en 1840.
L'oeuvre, peinte pour Versailles, est aujourd'hui au Louvre.

Sans doute prélevèe comme le sacre de David pour l'exposition universelle de 1889 célèbrant le centenaire des Etats généraux. Versailles vit également prélever pour la salle du Congrés la peinture des Etats généraux par Couderc, mais finit par obtenir que l'on fit une copie pour le Congrès et là, récupéra l'original pour la salle des Etats Généraux.

La copie ancienne de ce tableau de Delacroix passe très bien dans son environnement noyé au milieu des boiseries et des autres tableau.
De plus, son emplacement avant une porte ne le met pas du tout en valeur, on passe devant sans le voir ce qui n’est pas le cas d’autres peintures mieux exposées au regard et qu’on embrasse dès qu’on pénètre dans la salle. 
Mon propos n´a pas pour but de justifier son prélèvement par le Louvre mais de souligner qu’on l’y voit mieux dans le cadre des salles rouges de ce musée.

L'original, au Louvre, a probablement besoin d'un nettoyage. Est-ce que je me trompe? Merci de cette documentation magnifique.

En réponse à notre cher Lebrun et à ses beaux clichés de l’exposition, je souhaiterais joindre ceux-ci, à mettre en regard des lustres  de Pau :





Clichés personnels

Il s’agit des lustres commandés par Louis II pour Neuschwanstein. 30 ans d’écart, mais une unité de style, incluant la verroterie.

Le néo-gothique est un courant artistique important tout au long du XIXe siècle.
Il bénéficie toujours d’une popularité affirmée à ce jour.

L’exposition Louis-Philippe tente aussi une évocation des décors muraux encastrés de tableaux si chers à la période, tant pour les résidences royales que dans le musée de Versailles.

A la vue de ces images, je trouve qu’on aurait dû laisser les salles du Rdc de l’aile nord dans leur état Louis-Philippe.
C’est une muséographie amusante et qui témoigne d’un certain moment de l’histoire du goût, qu’on l’aime ou pas.

Bien évidemment, Nolhac ne pouvait prévoir le saccage ultérieur par l’installation des salles Google qu’on jugera démodées dans 20 ans...

Le catalogue fournit des études extrêmement précises des motivations de Louis-Philippe et des notices des œuvres présentées dont beaucoup de prêts. Ce n'est nullement un guide du pacours de l'exposition et des salles permanentes. C'est quand même un ouvrage de 420 pages très abondamment illustré où l'on touve beaucoup de coupes de Nepveu.
Que des articles très sérieux sans apologie hors de propos.

Pour ceux que cela intéressera vue la mine d'informations à y retrouver, voici le sommaire détaille où l'on pourra noter la variété des auteurs et la saveur des propos que ne sont pas le fait de zélateurs mais de sérieux historirens ou conservateurs.


je ne reprends que deux illustations, celle d'un élément du décor d'origine de Cicéri déjà connu, dont la partie gauche est peu visible. La retombée de tenture orientale se retrouve pleinement dans la frise de premier plan qu'il a fallu restituer.

De beaux dessins de François Marius Granet

Continuons la visite de l’exposition. 

Une partie est consacrée au cadre de vie de la famille royale au travers des achats aux expositions des produits de l’industrie et aux commandes aux artistes et manufactures.

Merci pour ces compléments, cher Alain.

L’exposition se poursuit avec quelques portraits et le décor mobilier.



On peut enfin admirer la coupe offerte par la reine Amélie dont il n’est même pas mentionné qu’il s’agit de son don !
C’est d’une rare mufflerie.