Le mobilier du château de Saint-Ouen s'expose à Maisons

Le mobilier du château de Saint-Ouen s'expose à Maisons

Le CMN : http://www.chateau-maisons.fr/Actualites/Le-mobilier-du-chateau-de-Saint-Ouen-s-expose-a-Maisons

Le château de Maisons accueille un ensemble mobilier issu de la commande royale faite pour le château de Saint-Ouen.
 

Cette présentation de meubles, de peintures et d’objets d’art permettra d’admirer au château de Maisons un ensemble mobilier exceptionnel issu d’une commande du roi Louis XVIII et d’y découvrir tous les savoir-faire liés à la conservation de meubles classés au titre des monuments historiques.

Le ministère de la Culture et de la Communication a acquis en 2007 et 2016 plusieurs éléments d’un ensemble mobilier provenant du château de Saint-Ouen et conservés depuis 1869 au château d’Haroué (Meurthe-et-Moselle). V. sujet connexe.

Le château de Saint-Ouen

Entre 1819 et 1823, Louis XVIII fit construire, meubler et décorer, sur ses fonds privés, le château de Saint-Ouen pour consacrer la mémoire du lieu où il signa, au moment de son retour à Paris le 2 mai 1814, la « déclaration de Saint-Ouen » qui garantit les libertés et droits acquis sous la Révolution, événement fondateur de la Restauration.

Construite dans un style néo-classique par Jean Jacques Marie Huvé, cette demeure, destinée à Madame du Cayla, favorite du roi, est décorée et meublée dans un style antiquisant par des artistes et des artisans renommés, parmi lesquels le baron Gérard, Pierre Antoine Bellangé, Etienne Joseph Poirier, Lucien François Feuchère.

Parmi les pièces acquises par l’État dans le but de maintenir ce rare et unique ensemble dans son intégrité :
- le « Portrait du roi Louis XVIII dans son cabinet de travail aux Tuileries » par le baron Gérard qui ornait le grand salon,
- les tableaux représentant les quatre saisons et provenant de la salle de billard, également de Gérard,
- le mobilier du cabinet gothique, classés trésors nationaux en 2005, acquis en mars 2007 et classés au titre des monuments historiques en 2015,
- le mobilier de la chambre de Madame du Cayla, des candélabres provenant de différentes pièces et un buste de Madame du Cayla, également classés au titre des monuments historiques, acquis en 2016.
 
L'ensemble mobilier présenté au château de Maisons

Le ministère de la Culture et de la Communication a décidé de confier ces ensembles en dépôt au Centre des monuments nationaux (CMN) pour que celui-ci les étudie, les restaure et les présente au public au château de Maisons. Ce monument mettra en valeur ces pièces en leur fournissant un cadre de proportions comparables à celles du château pour lequel elles ont été conçues.
 
La campagne de restauration menée par le CMN avec le soutien de la direction générale des patrimoines (service du Patrimoine), déposant, et sous le contrôle scientifique et technique de la direction régionale des Affaires culturelles d’Ile-de-France, fera l’objet d’une médiation auprès du public, qui pourra ainsi découvrir non seulement ces objets d’un intérêt majeur, mais aussi les métiers et les savoir-faire qui leur sont associés.

La Ville de Saint-Ouen, propriétaire du château de Saint-Ouen, souhaite réfléchir au devenir de ce lieu après le départ du conservatoire municipal programmé pour 2020. C'est pour cela que la ville de Saint-Ouen a proposé au ministère de la Culture et de la Communication de réfléchir à un mode de gestion via le CMN.

Renseignements pris, il reste encore pas mal de meubles et oeuvres d'art de Saint-Ouen à Haroué.

Mme Bodega crie au dépouillement mais en 2016, l'Etat n'a acheté de Saint-Ouen que ce qu'elle avait mis en vente en 2015 puis retiré, moins le portrait de Mme du Cayla.
Le mobilier de la chambre est incomplet puisque le lit est toujours à Haroué.
Le mobilier du billard, du salon attenant et celui de la salle à manger sont toujours là-bas également.

Haroué n'est pas encore vidé ni Saint-Ouen remeublé.
Mais vous l'avez compris, au train où vont les choses, d'autres ensembles suivront inéluctablement.





Le portrait de Louis XVIII par Gérard est véritablement énorme.
On distingue sur le retour de la bibliothèque un portrait de femme.
Il est bien en vue et n’a pas placé là par hasard, dans le cabinet de travail, juste au-dessus et à droite de la tête du roi.
On sait que la représentation de la scène est précise, le décor et le mobilier ont pu être identifiés avec succès et comparés aux éléments subsistants.
Néanmoins, ce portrait ne m’évoque aucune femme de l’entourage familial ou amical de Louis XVIII, dont celle à qui était destinée cette toile : Mme du Cayla.

Quelqu’un aurait-il une idée ?

En tous cas la bordure est dans un état impeccable.Ne pourrait-ce pas être la duchesse de Berry, l'espoir de la dynastie, qui figure en portrait?
La toile fut peinte en 1823 et la duchesse de Berry se maria en 1816.

Zoom d'un détail de la copie de Versailles.

J'y aurai bien vu Mme Royale dans la mesure où ce tableau est un véritable manifeste politique mais si tout simplement, comme le veut la tradition, cela ne soit pas juste sa défunte épouse ?

On aimerait savoir !

Toutes ces hypothèses sont séduisantes car elles se justifient toutes.

J’avais eu également envie d’y voir l’épouse de Louis XVIII, qu’il aurait  légitimement (encore un coup de  l’ almanach Vermot) pu associer à sa montée sur le trône.

Il y a quelques temps est passé en vente un tableau la représentant en « reine » assise sur un fauteuil armorié, mais, pour autant qu’il s’agisse d’un portrait d’après nature, elle était fort épaissie en regard du tableau qui nous intéresse.
On pourrait, dans ces conditions, considérer ce dernier comme un portrait de jeunesse.

Une vraie photo mystère!


C'est vrai que tout est possible tant que l'on n'aura pas mis la main sur une source fiable.

Je note quand même que la jeune personne porte une robe empire et un châle qui évoque la mode de cette période(?)
Un portrait envoyé avant le mariage (?). introuvable, pourrait-il être encore dans la famille?

Voici le portrait de la reine Joséphine mentionné plus haut par ce cher Lebrun :



Source : https://www.connaissancesdeversailles.org/t1120-marie-josephine-de-savoie-la-comtesse-de-provence

Effectivement, on pourrait presque croire à la même, en plus épaisse...

Titre :  Marie Thérèse - Charlotte de France Duchesse - D'Angoulème - Née le 19 Déc. 1778 : [estampe] / H. Danloux del.t. P. Audinet sculp.t Auteur :  Audinet, P.. Graveur Auteur :  Danloux, Henri Pierre (1753-1809). Peintre du modèle

Merci Jeff !

Pour corroborer l'avis de notre cher V2H, la duchesse d’Angoulême occupait effectivement le devant de la scène à cette époque.

Sa mise en valeur peut aussi être considérée, toujours à la même époque, comme celle de la succession de la dynastie, du futur Charles X et de toute sa branche,
en mettant surtout ici l’accent sur le rôle de la fille de Louis XVI en tant que détentrice d’une double légitimité.

Bravo Jeff, à vous la main pour la prochaine photo mystère !

Je remarque que l’Orpheline du Temple est peinte par Danloux, artiste de conviction. monarchiste, demeuré fidèle à la famille royale et émigré en Angleterre en 1792.
Il deviendra le peintre du comte d’Artois, résidant alors à Holyrood.

"Acheté par l’Etat, le célèbre portrait de Mme du Cayla et de ses enfants par Gérard a rejoint les éléments de la commande de Louis XVIII au château de Maisons, en attendant de pouvoir être exposé plus tard au château de Saint-Ouen."

Voir également le sujet : Liste des Trésors Nationaux

L'Etat qui a racheté les sièges de la chambre de la belle Zoé, devrait aussi acquérir le lit et la psyché.
L'impériale doit être remisé dans quelque grenier.
Ces éléments centraux feront cruellement défaut pour évoquer cette pièce à Saint-Ouen.