Vizille : Exposition Heurs et malheurs de Louis XVII

Cette exposition devrait mettre en avant l'utilisation de l'image du jeune enfant mort au Temple et érigé en martyr, pour assoir le pouvoir monarchique dans un XIXe secoué entre royalistes et républicains.

Le château de Versailles participe à cette exposition.
Parmi les oeuvres exposées nous retrouverons :


Une oeuvre qui avait également été présentée à l'Exposition Marie-Antoinette à Tokyo en 2016.

Ainsi que :


Historique
Collection de l'impératrice Eugénie au Tuileries ; présenté dans la chambre de Marie-Antoinette au petit Trianon à l'occasion de l'exposition organisée à Versailles, 1867 ; l'impératrice affirme que l'oeuvre lui appartient et souhaite qu'elle lui soit restituée, 1902 ; Pierre de Nolhac raconte dans ses souvenirs que lors d'une visite au petit Trianon, l'impératrice avait affirmé que le pastel était sa propriété, mais qu'elle avait l'intention d'en faire don au château de Versailles, ce qu'elle fit ; inscrit sur l'inventaire MV de Versailles, 1939

Intéressante exposition au sein d'un château qui mérite à lui seul le détour tant pour le charme de son environnement que pour la richesse de ses collections permanentes.

Louis XVII montré tour à tour digne, martyr, misérable, prostré, légitime, idéalisé... les représentations sont nombreuses autant françaises qu'étrangères et certaines déjà bien connues.

Donc voici un florilège d'oeuvres présentées particulièrement intéressantes.

Après l'arrestation à Varennes, un courant patriote avait déjà songé à destituer Louis XVI et le remplacer par son fils jugé plus digne


En 1793, à la mort de Louis XVI, le Dauphin est déjà représenté en jeune roi


Une peinture de 1830, le montre en prison mais revêtu des insignes de l'ordre du Saint-Esprit


En 1851, un peintre anglais donne une version très personnelle de la vie recluse au Temple.
Le Dauphin portant un ruban bleu blanc rouge joue, Mme Royale dispose des fleurs dans un vase, Mme Elisabeth est affairée à son ouvrage, la Reine qui coud semble soucieuse et angoissée. Elle regarde d'un air à la fois réprobateur et plein de pitié le Roi qui dort apathique et sans espoir les mains croisées peut-être dans la prière.
Au fond les municipaux s'enivrent et jouent aux cartes.

Une scène improbable, très loin de la vérité mais qui montre la fascination pour cet évènement encore présent dans les mémoires en France et en Europe au milieu du XIXe siècle.  


En 1868, les milieux légitimistes le figurent en petit garçon misérable vêtu de haillons mais le visage noble et pur


En 1875, en pleine IIIe République, le père de Pierre de Coubertin représente l'enfant royal réconciliateur


1932, une scène au Temple où la prise de vue est je dirais très cinématographique


Des films étaient aussi projetés dont un très drôle, muet en noir et blanc, que je vais essayer de mettre en ligne.

Intéressante et savoureuse exposition dans laquelle s’exprime toute la sensiblerie déployée dans une certaine peinture au XIXe siècle.

Ca ne devait pas non plus être gai tous les jours, loin de là...

Je n'arrive pas à mettre en ligne le petit film muet en noir et blanc qui racontait l'histoire du Dauphin (qui a le même âge de bout en bout, donc son frère ainé mort en 1789 est esquivé).

Voici qq captures de photo où l'on voit le jeune Dauphin cueillir des fleurs au Petit Trianon pour aller les offrir à la Reine qui dort encore... ça a un côté "les Roses Blanches" de Berthe Sylva très drôle. Je n'ai pas eu le temps de filmer la scène des adieux au Roi au Temple, mais ce n'était que gesticulations, bras au ciel, évanouissements sans parler des municipaux qui tiraient en l'air avec des pistolets.

merci pour ce reportage,
en échos dans les ventes aux enchères ;


Lot n°353
Estimation : 100 - 150 €

1795 - Très rare médaille pour la mort de Louis XVII, fils de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Avers : Légende circulaire sur 2 lignes : Louis Chles DAUP de France né à Versailles le 25 mars 1785 Mort au temple le 2 janvier 1795,
buste juvénile de l'enfant en redingote, profil à gauche
Revers : VICTIMES des INFAMIES RÉVOLUTIONNAIRES,
Femme en toge vêtue à l'antique symbole de la Religion en train d'accomplir une libation sur un autel, à l'exergue : 1793
33 mm - Tranche striée - TTB.

A défaut de sujet spécifique sur l’enfant du Temple, je place ici ce message le concernant.

La somptueuse exposition LUXES qui se tient au MAD nous a permis de redécouvrir, hier lors de son inauguration, cet habit attribué à Louis XVII.

pure sémantique mais le terme "attribué" du cartel me semble curieux,
comme si cet habit avait été "fabriqué" par le dauphin et non simplement "porté" par ce dernier ?