Téléfilm: La fuite de Varennes

Tombé par hasard hier soir sur France 2 sur un téléfilm de la série :"ce jour-là, tout a changé", et intitulé Louis XVI et la fuite de Varennes".

On passera sur les impossibles erreurs de décors et costumes dont on pourrait dresser un catalogue pour ne retenir qu'un portrait de Louis XVI enfin dégagé des caricatures dont on l'a longtemps affublé.
On nous a donné voir un homme cultivé, intelligent et sensible, point si faible mais par-dessus tout soucieux du bien-être de son peuple et de sa famille.

Sa réhabilitation n'est donc plus circonscrite au cercle des nostalgiques de l'Ancien Régime, des historiens et des chercheurs mais s'affiche désormais en prime time.

A quand une grande exposition sur ce roi, sa personnalité et ses goûts ?

J'ai trouvé effectivement que Louis XVI était un peu moins niais que d'habitude, et la reine un peu moins celle que l'on s'est si longtemps appliqué à nous décrire. Ils avaient enfin un côté "êtres humains doués de sentiments" qui n'était pas désagréable.
Par contre une nouvelle fois la pauvre Madame Elisabeth servait de cruche de service...
En résumé un chaud-froid distrayant mais sans plus.

Voici la critique qu'en donne Télérama en ligne . Ils trouvent l'image du roi trop positive aux yeux des historien actuels (ca ne m''etonne pas de la part de cette revue orientée):


Série de téléfilms. Réalisation : Arnaud Sélignac (France, 2008). Scénario : Emmanuel Bézier. 90 mn. Inédit. Avec Antoine Gouy : Louis XVI. Estelle Skornik : Marie-Antoinette. Patrick Juiff : La Fayette. Franck De La Personne : Danton.

Après Henri IV en janvier, les rois continuent d'inspirer les téléfilms historiques de la collection « Ce jour-là, tout a changé ». Arnaud Sélignac et son scénariste Emmanuel Bézier racontent ainsi, heure par heure ou presque, la fuite de Louis XVI le 21 juin 1791 : une journée de grande bascule historique qui signa l'arrêt de mort de la monarchie.


Du point de vue de l'efficacité dramatique, l'évasion ratée du « citoyen Capet » est une mine d'or : fuite nocturne du monarque et de sa famille sous de fausses identités, course contre la montre, accidents de parcours et rendez-vous manqués offrent suffisamment de rebondissements pour tenir en haleine le téléspectateur sans avoir à multiplier les flash-back - le défaut principal du film consacré à l'assassinat d'Henri IV. Avec une distribution plutôt convaincante et une mise en scène dynamique, on tient là un agréable divertissement. A condition de ne pas être trop regardant sur le discours historique : raconté essentiellement du point de vue de Louis XVI, le film donne une image du roi guillotiné que nombre d'historiens de la Révolution française trouveront exagérément positive.

Samuel Douhaire

chers amis,

Il est vrai que l'image caricaturale de Louis XVI que l'on trouve dans les livres d'histoire est en train d'être révisée aujourd'hui.

L'exposition LA PÉROUSE au musée de La Marine a déjà montré un homme intelligent et cultivé, passionné par la marine et les grandes découvertes : lors de sa visite à Cherbourg en 1786, il stupéfia l'état major par la pertinence de ses questions et le niveau de ses connaissances navales.

En outre, ce n'était pas un conservateur comme on le décrit souvent : en 1787, il voulut réformer le royaume en profondeur; c'est ce qu'on appelle la Révolution royale qui échoua par l'opposition des parlementaires et des privilégiés.
Mais évidemment il était prisonnier de son caractère et de son éducation.

Voir le livre de Jean-Christian PETITFILS: LOUIS XVI. Editions Perrin. 2005

Cordialement à tous.

Citation :

Voir le livre de Jean-Christian PETITFILS: LOUIS XVI. Editions Perrin. 2005

On notera que Jean-Christian PETITFILS, excellent historien, fût sur ce film "conseiller historique".

Par ailleurs, j'enrage de voir que les scènes Versaillaises ont été tournées une fois de plus à Vaux le Vicomte !
Les sociétés de productions doivent hélas répondre à d'autres impératifs que le strict respect du "vrai" décor.
Je sais bien que le vestibule de Vaux est suffisamment grand pour avoir le recul nécessaire pour les caméras, mais ce décor a été trop utilisé dans les films historique !!!! De grâce, allez voir ailleurs !

Bonsoir,
il existe un site sur louis XVI ou dans la rubrique "Le saviez-vous" on constate que ce monarque n'avait pas du tout l'image du conservateur que l'on nous
impose. Voici les coordonnées du site: www.associationlouisxvi.org

Ce qu'en dit Télérama est poutant révélateur de la manière de penser de la plupart...

Quelques remarques à ce sujet :

Concernant les décors, l'évocation de Versailles par Fontainebleau et surtout l'Hôtel de Soubise est un classique (moins coûteux pour les productions probablement). Pour ma part, je pense que l'appartement de la Princesse de Soubise est suffisament superbe pour y prétendre.

www.insecula.com/salle/MS01284.html

Concernant le téléfilm lui-même, j'ai été bien sur surpris comme tous par le personnage de Louis XVI, d'accord pour en finir avec la caricature, mais là je pense qu'on a été trop loin, et je serai bien curieux de connaitre les sources utilisées pour certaines scènes et dialogues, où Louis XVI rudoie ses valets, remet la reine à sa place, tire son épée lors des journées d'octobre.......je suis perplexe à ce sujet.
Enfin, le puriste et bon connaisseur de la contrée que je suis a sursauté en entendant parler de"frontière luxembourgeoise" près de Montmédy... :affraid: En 1791, le Luxembourg n'existait pas !!!!
Cependant, les faits ont été fidèlement restitués.
Je reste à la disposition des forumeurs qui souhaitent en savoir plus sur les vestiges de cette aventure à Varennes-en-Argonne de nos jours...(département de la Meuse).

Cordialement,

Marquis de Meuse

Je trouve assez heureux qu'on ne vienne pas investir Versailles tous les 4 matins avec des équipes de tournage... Bien d'autres lieux évoquent très bien Versailles. (Vaux , Champs , etc...) Savez vous ce que c'est qu'une équipe de tournage et le matériel qui va avec , rails pour les caméras etc...?

Merci Monsieur de Meuse . Beaucoup de livres évoquent le malheureux sujet de la "fuite" à Varennes. Dont un des Girault de Coursac . (peut être un des meilleurs?)

Ce téléfilm m'a pour ma part ennuyé, Louis XVI a certe été présenté différement, mais il m'a semblé présenter plusieures nouveautées 'historiques', notamment lors des flash back éclairs concernant les journées des 5 et 6 octobre 1789 lors du départ de la famille royale de Versailles...

Je viens de finir un ouvrage dont je me permet de vous conseiller la préface, qui me semble bien adaptée à ce sujet il s'agit de la préface du "
Marie-Antoinette et ses biographes : Histoire d'une écriture de la Révolution française" de Cécile Berly et la préface est de Jean-Clément MARTIN de l'insititut d'histoire de la révolution française, Université de Paris1-Panthéon-Sorbonne
(lien vers un extrait du livre et le début de la préface :
http://books.google.fr/books?id=Awc1nimdX0gC&dq=Marie-Antoinette+et+ses+biographes.+Histoire+d%E2%80%99une+%C3%A9criture+de+la+R%C3%A9volution+fran%C3%A7aise&printsec=frontcover&source=bn&hl=fr&ei=fqemSffDI5aV-gaumqm0Ag&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result#PPA5,M1)

Je suis navré mais le tournage de film de qualité dans des lieux de hasard est une désinformation.

Autrefois, on tournait tout en studio dans des décors (le canal Saint-Martin pour "Atmosphère"), mais les prix ont grimpé et l'on nous inflige des équivalences par souci d'économie.

Bien sûr, certains lieux ont disparu, comme les Tuileries...

Mais si l'ont accorde Versailles pour des macarons sucrés trempés dans de l'eau de rose, je trouve dommage, pour une production dont je vous laisse juge de la qualité, de ne pas permettre un tournage in situ.

J'en ai assez de voir la chambre de Condé à Chantilly comme chambre du Roi (Ridicule et autre..) ou Vaux le Vicomte voué à toutes les sauces.

C'était à Vaux, vous dis-je, j'entends déjà les commentaires.

Fontainebleau, Dampierre, l'hôtel de Soubise, Coutance, Vaux et Chantilly.

J'ai vu tourner "Si Versailles m'était conté" et tant d'autres.
As-t-on jamais entendu parlé de dégradations? S'il y en eut, ce fut pour le "sommet de Versailles" de 1982.

Et l'on tourne quand même et toujours à Versailles, mais a condition d'en avoir les moyens. N'en déplaise à Jupiter.


Des techniques de superposition d'images '"le Marie-Antoinette canadien", ou l'utilisation de maquettes comme pour "Versailles et la Révolution" lors du bicentenaire, avaient permis une évocation convenable, entre autres procédés y compris des tournages complémentaires in situ.

Cela m'est désagréable de voir, pour les journées d'octobre, les émeutiers traverser le grand salon de Vaux. Cela me semble dommage que les collégiens et lycéens ne puissent jamais retrouver en visitant Versailles les lieux historiques des évènements que les productions pauvres doivent situer ailleurs.

Les gravures de l'époques sont souvent trompeuses (cf l'article sur le drapé du manteau d'arlequin du manteau de scène, où le dessinateur travestissait le banquet des gardes du corps dans l'opéra).

Bien au contraire de l'époque de Sacha Guitry, où les "sun light" éclairaient comme en plein jour autant qu'ils chauffaient les meubles et les tentures, le cinéma d'aujourd'hui dispose de moyens de tournage bien plus légers nécessitant un éclairage moins encombrant.

Des générations entières ont étudié dans des manuels illustrés par des évocations historiciennes de Louis Philippe. Je me désole de voir se poursuivre l'absence de rigueur dans la représentation des événements historiques.

Il faut vraiment utiliser ces beaux lieux qui retrouvent leur éclat pour y représenter les événements qui s'y sont déroulés, sinon à quoi bon?

Le documentaire a du mérite, celui de sortir Louis XVI de la caricature du "bon gros", mais c'était bien ennuyeux, si au moins les décors....avaient été les vrais ou leur reconstitution!!!!

Je suis entièrement d'accord avec Mr Alain ROGER-RAVILY.

Citation :

Savez vous ce que c'est qu'une équipe de tournage et le matériel qui va avec , rails pour les caméras etc...?

Et bien oui, c'est mon métier ! Quand bien même, il y aurait beaucoup de monde et beaucoup de matériel, la production s'engage toujours à rembourser les frais de non-exploitation du lieu pendant le tournage, et à toujours restituer les lieux dans l'état où il se trouvaient avant le tournage (c'est la moindre des choses), sans parler des multiples assurances qui couvrent les dommages en cas de préjudice. Mr ARR a raison de préciser que les équipes de tournages sont aujourd'hui plus légères qu'autrefois.

C'est une chance de pouvoir utilisé des décors existants. Il faut en profiter. Mais cela peut aussi avoir un coût et je ne doute pas que la production du film en question ici, a dû se satisfaire d'autres décors "naturels" moins chers :
quand on caste les lieux qui pourraient se trouver adéquat pour ce genre de films d'époque, tout en restant dans la région parisienne (pour éviter de déplacer tout le monde et donc d'exploser le budget), on retombe toujours dans les mêmes châteaux !!! Et zut

Je crois qu'il est très difficile et très cher de tourner à Versailles et surtout en intérieur . Il y a bien quelques tounages mais très peu. Pour ma part je m'en félicite . Ca évite d'éventuelles dégradations. Même le Marie-Antoinette de S. Coppola n'est pas tourné qu'à Versailles ... Je n'ai pas vu le film , mais je sais que certains plans extérieurs (et peut être intérieurs) étaient tournés à Vaux , entre autres. Il est très simple et peu coûteux de tourner à Vaux qui est privé ... Ceci explique celà.