Exposition Pierre-Antoine Demachy à Versailles

Méconnu, Pierre-Antoine Demachy l’est sans aucun doute : si quelques articles lui ont été consacrés, il n’a jusqu’à aujourd’hui fait l’objet d’aucune exposition monographique ni d’aucun livre. Le sujet est donc inédit.

Pourtant, Demachy mérite d’être apprécié : pour ses mises en page théâtrales, pour ses sujets foncièrement urbains et architecturaux, ainsi que pour la multiplicité des aspects du Paris du 18è siècle dont il témoigne. Car il est, durant des décennies, le témoin visuel de l’évolution urbaine de la capitale. Il est aussi celui d’événements qui ont marqué l’Ancien Régime puis la Révolution.
Dans le contexte de la vogue des vedute, et alors qu’il n’a probablement pas fait le voyage d’Italie, Demachy appliqua à Paris le type de paysage urbain pratiqué par Canaletto et par Guardi. Il réussit à prendre position sur la scène artistique parisienne et fit partie des artistes auxquels l’Impératrice Catherine II de Russie passa commande en 1768 par l’intermédiaire de son ambassadeur en France ; Le Comte d’Angivillers acheta pour Louis XVI une vue de la Seine au Salon de 1783.

lieu: Musée Lambinet, Versailles
Du 15 février au 18 mai 2014
Horaires d’ouverture : tous les jours, sauf le vendredi, de 14h00 à 18h00

Tarif plein : 6€
Tarif réduit : 4€ (familles nombreuses, + de 60 ans, étudiants 18-25 ans, carte 1 an à Versailles, Amis du château de Versailles, groupes de + de 10 personnes)
Gratuit : – de 18 ans, enseignants, journalistes, conférenciers, demandeurs d’emploi, déficients moteurs, auditifs et visuels, Amis du musée Lambinet, carte ICOM et conservateurs, Amis du Louvre)
Gratuité pour tous, le dernier dimanche du mois

Au moins quatres oeuvres de cet artiste sont conservées au chateau de Versailles :


Vue de Paris, prise du pont Neuf
Ancienne collection de la couronne, Achat de Louis XVI
Auteur : Demachy Pierre-Antoine (1723-1807)


Vue perspective des quais de la Seine, prise du pont Royal, à Paris
Auteur : Demachy Pierre-Antoine (1723-1807)

Il travailla également aux décors du foyer de l'Opéra royal de Versailles


Foyer de l'opéra:dessus de la porte avec le groupe de la Jeunesse et la Paix devant une vue perspective d'un vestibule d'ordre ionique peint en trompe-l'oeil
de Demachy Pierre-Antoine (1723-1807)


Foyer de l'opéra:dessus de la cheminée avec le groupe de l'Abondance et la Paix devant une vue perspective d'un vestibule d'ordre ionique peint en trompe-l'oeil
par Demachy Pierre-Antoine (1723-1807),

Merci Madame Élisabeth pour cette information
apparemment la plupart de ces tableaux sont surtout exposé au musée Carnavalet

Cordialement
Anne-Charlotte

N'oublions pas le musée Lambinet à Versailles qui conserve des oeuvres de l'artiste en relation avec le ville royale et ses monuments.

L'oeuvre de Demachy est présentée au travers des sept thèmes suivants :

1. Caprices architecturaux et vues de fantaisie
2. Vues liées au Louvre
3. Démolitions d'églises et incendie de la Foire Saint-Germain
4. Intérieurs d'églises
5. Autres vues de Paris et des environs
6. Evénements historiques
7. Vues de la Seine et paysages urbains

article de connaissances des arts


Les vues architecturales du peintre Pierre-Antoine Demachy (1723-1807) se dévoilent au musée Lambinet à Versailles, entre perspectives réalistes et visions fantaisistes. Cette première exposition rétrospective de cet artiste méconnu offre un témoignage saisissant du quotidien et de l’architecture du XVIIIe siècle. Benoît Lafay

« Le témoin méconnu. Pierre-Antoine Demachy » suit un parcours thématique choisi par Marie Petkowska-Le Roux. Cette exposition réunit au musée Lambinet une cinquantaine d’œuvres prêtées par le château de Versailles, les musées des Beaux-Arts de Rouen et d’Angers, le Louvre, le musée Carnavalet et des collectionneurs privés.

Né à Paris en 1723, Pierre-Antoine Demachy, va apprendre la peinture du décorateur et scénographe Jean-Nicolas Servandoni, qui l’initie au goût des antiques. Membre de l’Académie de peinture en 1758, Demachy est nommé peintre d’Architecture des décors de théâtre aux Menus Plaisirs du Roi puis dessinateur du Cabinet du Roi en 1764. Durant la Révolution française, il reste dans le quartier du Louvre et répond à des commandes publiques. Il meurt en 1807, à l’âge de 84 ans.

À la manière des védutistes vénitiens, Demachy transpose la peinture de paysage dans la ville, jouant sur le clair-obscur pour conférer une dimension dramatique aux monuments. Maîtrisant parfaitement la perspective, qu’il enseigne à l’Académie, il en abuse pour sublimer l’architecture, jusqu’à amplifier la taille des bâtiments.

Bien qu’il n’ai pas fait le Grand Tour en Italie, Demachy introduit en France le genre de la peinture de ruines dont Hubert Robert se fera ensuite l’ambassadeur. Les nombreux travaux parisiens, comme la destruction de l’église Saint-Jean-en-Grève et le dégagement de la colonnade du Louvre, sont, pour Demachy, des prétextes parfaits pour s’adonner à ce thème, transformant ses vues en caprices.

en vente autre version du chateau de Clagny en ruine :


https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/auctionmediaphotos/8/0/1/1551779023665469.jpg

Pierre-Antoine DEMACHY Paris, 1723 - 1807
Caprice architectural avec le château de Clagny et le Colisée
Huile sur toile
Signée et datée 'DEMACHY. 1773' en bas à droite

Expositions :
Probablement Salon de 1775, Paris, n°51 : "Les Ruines du vieux Château de Clagny"

Commentaire : Le château de Clagny, mais aussi la grotte de Thétis, l'escalier des ambassadeurs… Si Versailles nous interpelle aujourd'hui par la cohérence de l'état global de préservation, il ne faut pas oublier que les modifications du plan du château et de la ville ont entrainé d'irréparables destructions. A l'emplacement de l'actuel lycée Hoche s'élevait le château de Clagny dont Demachy laisse un dernier souvenir avec la toile que nous présentons, datée de 1773.

La splendide demeure bâtie sur les plans de Jules Hardouin-Mansart est offerte par le roi à sa maîtresse Madame de Montespan en 1685. A sa mort en 1707, ni son fils le duc du Maine, ni son petit-fils le prince des Dombes ne s'occupent du domaine qui - en raison de la nature marécageuse du terrain - ne tarde pas à se détériorer gravement. Racheté par Louis XV, ce qu'il reste du château est livré à la démolition en 1769.

En associant dans notre brillante composition le Colisée romain aux restes de Clagny, Demachy réalise un caprice architectural mêlant l'histoire classique et l'histoire moderne comme le faisait son maître l'architecte Servandoni. Il modifie avec liberté quelques éléments de la façade d'Hardouin-Mansart afin de classiciser l'ensemble avec un pavillon central saillant et des statues à l'antique posées sur un péristyle de colonnes doriques à la mode de son époque.

Attribué à Pierre-Antoine DEMACHY (Paris 1723-1807).
Fantaisie autour du château de Versailles
Plume et encre brune, lavis gris sur traits de crayon noir.
(Petites taches et petit manque sur le montage en bas à droite.)
Haut. : 14,2 cm ; Larg. : 19,8 cm.
Dans un cadre ancien en bois sculpté et doré.
(Audap. 16/12/19. 10. Est. 800 - 1 000 €)

autre vue de fantaisie de cet artiste :


la ruine en partie droite du tableau pourrait évoquer l'ancienne porte de la conférence le long de la seine construite en 1632 et démolie en 1730 :