Exposition "Sièges en société" aux Gobelins

« Rentrée du château des Tuileries le 26 juillet 1825.
23960/7239. Une chaise longue bois doré, dossier recouvert cannetillé vert avec bordure brocart, carreau en crin, plate-bande encadrée, oreiller avec cablé soie et or. » (an, aj19 170)
Sa trace est donc plutôt à rechercher du côté des Tuileries, dans un appartement imperial ou princier au vu de la richesse de sa garniture...

Aux Tuileries, probablement pour la duchesse d'Angoulême, elle en avait un du même style à St Cloud :

Là c'est un canapé (les deux dossiers sont égaux) comme celui du boudoir du Petit Trianon, aujourd'hui dans le boudoir du Grand Trianon. Bien d'accord sur le fait que sa richesse le destinait à un personnage de premier plan, comme ici la duchesse d'Angoulême.
La nomenclature des meubles varie bien souvent apparemment.
Sur la base du Mobilier national ils nomment lit de repos indifféremment quelle que soit la hauteur des dossiers.

Sans doute à cause des la hauteur des côtés

Le Mobilier National retranscrit ce qui est noté sur les inventaires ou sur les étiquettes à même les meubles :

Voici le LIT DE REPOS de Joséphine à Fontainebleau :

Je ne crois guère à l'infaillibilité des notices de quelques inventaire qu'elles viennent On sait combien les rédacteurs des inventaires autrefois pouvaient être fantaisistes
Mme Ledoux-Lebard qui reste une référence note canapé pour celui aujourd'hui, un peu de souplesse existait et semblait exister toujours de la part les employés du garde meuble, ce serait trop beau si tout était clair et net.

Il n'y a manifestement pas de logique implacable entre la hauteur des dossiers et la fonction du meuble... L'usage et la garniture (oreillers, traversins, assise matelassée...) en justifiaient sûrement l'appellation.

J'ai eu l'occasion de travailler sur le récolement des canapés enregistrés dans les données du MN, aucun lit de repos que vous appelez canapés n'y figurait.

Pour sortir du MN, reprenons le lit de repos de Marie-Antoinette à St Cloud :  

En suite avec des sièges au MN et qui pourrait faire un bon équivalent chez la Dauphine


jeudi 26 mars - vendredi 27 mars
Salle 4 - Drouot-Richelieu - 9, rue Drouot 75009 Paris
Daguerre

Paire de fauteuils estampillés I Avisse, d'époque Louis XV
En bois mouluré et finement sculpté, à dossier plat, accotoirs en coup de fouet, ils reposent sur des pieds fortement cambrés.
Riche décor d'agrafes, cartouches, fleurs et feuillage.
H. 100,5 L. 69 P. 55 cm
Jean Avisse reçu maître en 1745.
Une paire en suite est conservée au Mobilier national (inv.GMT-1247-001 et 002). (non illustrés sur la base du MN)

Je ne pense pas me tromper en montrant un de la paire conservée au MN.
Je ne suis pas chez moi et je ne peux pas consulter le catalogue Sièges en Société.

Citation :

et pourquoi pas le canapé en suite également chez la Dauphine ?

Les inventaires n'en signalent pas malheureusement, ni dans la chambre, ni dans le grand cabinet.
Et il est probablement trop large pour l’alcôve du cabinet.

A la lecture des inventaires, le canapé reste très rare dans les ameublements royaux à Versailles car il n'est pas considéré comme un meuble d'étiquette mais d'appartement intérieur privé.
On en trouvera sous Louis XV au petit Trianon puis sous Louis XVI à Saint-Cloud, toutes deux demeures considérées comme privées, ainsi qu'à Compiègne dans le salon des jeux du roi.
A Versailles, l'un des rares canapés signalé et revenu en place par équivalence est celui de la grande chambre de la reine Marie-Antoinette donc tardif.

Un inventaire établi en 1789 après le départ de la famille royale en signale également un dans la chambre de Madame Victoire à la fin de l'ancien régime mais il semble la encore que ce soit une commande du garde-meuble privé de la princesse à Tilliard et non d'une livraison du garde-meuble.
Un équivalent avait été place la avant le remeublement de son appartement.


La conservation m'avait indiqué que ce canapé n'avait pas été remis en place car sa sculpture et sa méchante dorure ne s'accordait pas avec la richesse du lieu et plus curieusement que des doutes étaient émis sur l’authentifié de la menuiserie

Il est vrai que les dorures pratiquées dans les année 80 à Versailles sont particulièrement ratées.
La reparure est inexistante, la dorure sans nuance et sans brunissage, bref, des horreurs de dorures.
Ca concerne notamment les boiseries et meubles de la chambre du roi, de la reine et plusieurs pièces des appartements du rdc.
On est revenu et on continue de revenir peu à peu sur ces calamités.

Bonjour,
Je ne sais pas si mon message s'inscrit dans cette thématique.
Est-ce-que l'évolution des styles s'accompagnent d'une amélioration du confort des fauteuils, chaises, etc. ou est ce simplement l'évolution de la "mode' ???
Merci beaucoup

J'ai bien l'impression que les sièges en vente ne sont pas en suite avec ceux du MN. Il y a des différences de choix d'ornements dans la sculpture, notamment dans les 'soutiens' des dossiers. C'est très proche, comme les sièges Louis XV de Delanois des années 1768-1775 ou des ensembles différents de Tilliard dans les années 1745-1755. Mais les sièges appartiennent à deux ensembles distincts à mon avis.

Et pour répondre à votre question, il y a manifestement, en plsu de la volonté de changer en fonction des modes, une recherche constante de confort dans l'évolution du siège du XVIIe au XIXe siècle.

Vincent