Exposition
Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XVCave canem ! Jean-Baptiste Oudry et les chiens de Louis XV
Appartement " Mérimée "
D’octobre 2021 à août 2022
Le château de Fontainebleau a fait le 22 septembre l’acquisition du double portrait Cadet et Hermine, qui rejoint ainsi six autres tableaux de la série des chiens du roi Louis XV, peinte par Jean-Baptiste Oudry entre 1725 et 1732.
Cet ensemble comptait en tout onze tableaux, qui furent présentés au souverain à Versailles et gagnèrent par la suite le palais de Compiègne, où ils furent accrochés en dessus-de-porte dans les nouveaux appartements du souverain, conçus par Gabriel. Réunis à Fontainebleau sous le règne de Louis-Philippe, qui souhaitait réaffirmer la vocation chasseresse de la « demeure des rois », ces portraits de chiens sont les premiers du plus grand peintre animalier du XVIIIe siècle. La noblesse du port de Misse, l’espièglerie de Gredinet, la concentration de Lise ou la fierté toute royale de Mignonne montrent à quel point l’artiste sut insuffler aux animaux un étonnant supplément d’âme, ou, pour l’écrire comme le comte de Buffon, « la chaleur du sentiment ». Réunis pour la première fois depuis la Révolution française, ces chiens du roi formeront ainsi, dans l’appartement Mérimée, au début du parcours de visite du château, une véritable « Antichambre des chiens » et rappelleront la place fondamentale occupée par ces animaux dans la vie à Fontainebleau au XVIIIe siècle.
Le château de Fontainebleau a acquis un tableau exceptionnel de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755),
Cadet et Hermine, en vente de gré à gré auprès de la maison Christie’s et provenant de la collection du comte Robert de Moustier.
Peintre des chasses de Louis XV, initialement formé à l’art du portrait dans l’atelier de Nicolas de Largillierre, Jean-Baptiste Oudry s’initia au début des années 1720 à la peinture animalière et principalement à la représentation des chiens. Louis XV lui commanda entre 1725 et 1732 onze portraits de ses animaux favoris, dont huit portraits de chiens. Braques, levrettes anglaises ou épagneuls, identifiables à leurs noms, immortalisés par le peintre en lettres dorées prennent la pose ou débusquent des faisans, perdrix et autres poules d’eau devant un paysage lumineux. D’abord installés dans l’appartement du roi au château de Compiègne, cette meute royale fut dispersée à la fin du siècle.

Ce portrait des épagneuls Cadet et Hermine appartient à une série, commandée à Oudry à partir de orner les dessus-de-porte de l’appartement de Louis XV au château de Compiègne. Il s’agit de l’une des premières commandes royales adressées à Oudry pour une résidence de la Couronne.
On sait l’affection que Louis XV portait à ses chiens, régulièrement évoqués dans sa correspondance, et auxquels il dispensait les soins les plus assidus.

La série exposée à Compiègne se composait initialement de 11 tableaux, dont 9 sont aujourd’hui présentés dans les collections publiques françaises, (7 au château de Fontainebleau et 2 au palais de Compiègne).
Parmi cet ensemble, 8 tableaux représentaient des chiens du souverain : chiens courants, chiens d’arrêt mais aussi chiens de compagnie :
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Misse et Turlu, Château de Fontainebleau
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Lise et un faisan, Château de Fontainebleau
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Gredinet, Charlotte et Petite-Fille, Château de Fontainebleau
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Blanche et un faisan, palais de Compiègne
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Polydore, Château de Fontainebleau
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Mignonne et Sylvie, Château de Fontainebleau
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Perle et Ponne, Château de Fontainebleau
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Cadet et Hermine, conservé depuis plusieurs générations dans la collection du comte Robert de Moustier, amateur éclairé du XVIIIe siècle français.
Les chiens du roi Louis XVA Versailles, Louis a une meute impressionnante mais pourtant, il connaît chaque membre par leur nom ! Parmi eux, l'Histoire a conservé les noms des épagneuls
Charlotte, Cocoq, Gredinet, Hermine, Jemite, Petite Fille, du braque Blanche, de la levrette Sylvie, sans oublier Pompée, Florissant ou Polydore... (vu dans le Dictionnaire amoureux de Versailles de Franck Ferrand à l'article Chats et chiens)
Comme Louis XIV avant lui, le roi fait même mettre pour ses chiens un «
capitaine des levrettes » à leur disposition !
Mais ça ne s'arrête pas là... Ses chiens le suivent partout, même à l'heure des repas : le premier maître-d’hôtel du roi leur donne deux cornets de
gimblettes (petites pâtisseries sèches en forme d'anneau). Et attention, même pour les chiens, il y a une étiquette et un protocole à respecter !
Ce devait être le grand maître de la garde-robe qui devait donner les friandises. En cas d'absence de ce dernier et celle du maître-d’hôtel, c'est le premier chambellan qui reçoit les gimblettes des mains de l'officier de bouche (vu dans les Mémoires du Duc de Luynes, tome II)...Loulou, pour ses toutous, se décarcasse : D'Argenson dit dans ses Mémoires que Louis XV a fait un travail de chien pour ses chiens...
Mais le roi craque pour une bête en particulier. Son petit préféré ! Voilà
Filou, un king's charles, le seul être au monde qui l’aimât pour lui-même, dit Dufort de Cheverny dans ses Mémoires. Dans Epitre à Filou petit chien du roi, on voit qu'il a les plus beaux colliers de pierres précieuses et les coussins de velours les plus confortables...
A voir : le
« cabinet des Chiens » au château de Versailles et les portraits des chiens du roi peints par Oudry et Desportes au château de Compiègne , au château de Fontainebleau . Aussi, ne pas manquer la collection de niches du XVIIIe s au château de Vendeuvre .
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