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 Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois

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MessageSujet: Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 11:48

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Vertum10
Vertumne et Pomone
Ranc Jean (1674-1735)
Montpellier, musée Fabre


Jean Ranc (1674-1735),
un Montpelliérain à la cour des rois

Montpellier, musée Fabre
9 février - 12 mai 2019

Le musée Fabre rend hommage au peintre montpelliérain Jean Ranc (1674-1735), dont le Vertumne et Pomone (supra) est un des joyaux.
Formé à Montpellier dans l’atelier de son père Antoine, ami de Hyacinthe Rigaud, Jean Ranc sut développer un art du portrait à la fois réaliste, délicat et élégant, annonçant le raffinement de ceux du XVIIIe siècle.
Son talent l’éleva à la cour royale où il fit le portrait de Louis XIV, du régent ou du jeune Louis XV enfant, avec de devenir en 1722 peintre officiel de la cour d’Espagne.

Musée Fabre
39, boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier

http://museefabre.montpellier3m.fr/

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MessageSujet: LouisXV Jean Ranc portrait 1718 1719   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 11:49

Trois portraits provenant des collections du château de Versailles seront présentés à cette exposition :

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 06-527963
Louis XV, roi de France (1710-1774)
Nº d'inventaire: MV 4386
Ranc, Jean (peintre)
Date de création : 1718-1719 (XVIIIe siècle)
Dimensions : 225 x 168,5 cm
Matière et technique : huile sur toile
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Commande des Bâtiments du roi, 1718 ; prêt des insignes royaux à l'artiste, 1719 ;
envoyé à Versailles, 30 août 1845 au Louvre ? ; envoyé à Versailles, 9 décembre 1845 ;
envoyé en restauration, juin 1969 ;
déposé au château de Vincennes, pavillon du roi, 10 avril 1979 ; mentionné en réserve, 19 janvier 1989.
Voir les informations connexes sur le forum : Le Château de Vincennes et les collections de Versailles.

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MessageSujet: Nicolas Plattemontagne Jean Ranc portrait   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 11:50

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 80-00010
Nicolas de Plattemontagne (1631-1706)
Nº d'inventaire: MV 5870
Ranc, Jean (peintre)
Dimensions : 130 x 97,4 cm cadre : 145 x 113,4 x 9 cm
Matière et technique : huile sur toile
Déposé par le Louvre à Versailles, 13 septembre 1921.
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet

Nicolas de Plattemontagne est le fils du peintre et graveur flamand anversois, spécialiste de marines, Mathieu Van Plattenberg (1606–1660).
Il est également le neveu du graveur Jean Morin, qui l'initia aux techniques de la gravure.
Il fut l'élève de Philippe de Champaigne, et devint l'un des principaux collaborateurs de l'atelier du maître en compagnie de Jean-Baptiste de Champaigne.

Il fut reçu en tant que peintre d'histoire à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1663.
En 1655-1656, il participa, sous la direction de Philippe de Champaigne, à la décoration des appartements d’Anne d’Autriche à l’abbaye du Val-de-Grâce.
En 1669, l'on fit appel à lui pour la décoration des appartements du dauphin au palais des Tuileries.
En 1703, Jean Ranc peignit le portrait de Nicolas de Plattemontage (supra), et celui de François-Alexandre Verdier (infra), tableaux qui furent ses deux morceaux de réception à l'Académie Royale de Peinture et Sculpture.
Plattemontagne  accomplit toute sa carrière de peintre à Paris où il mourut, le 25 décembre 1706.

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MessageSujet: François Verdier Jean Ranc portrait   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 11:56

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 13-60410
François Verdier (1651-1730)
Nº d'inventaire: MV 5980
Ranc, Jean (peintre)
Date de création : 1701-1703 (XVIIIe siècle)
Emplacement : Aile Nord, salles XVIIe 1er étage / Salles Louis XIV
Dimensions : 130,5 x 97,4 cm cadre: 156 x 123,2 x 7,5 cm
Matière et technique : huile sur toile
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Parmi les trois principaux élèves de Le Brun, François-Alexandre Verdier (1651-1730) est considéré par les critiques de son temps comme le meilleur, après Charles de La Fosse.

Il  séjourna à Rome à la villa Médicis de 1668 à 16711. Par deux fois, en 1668 et en 1671, il fut lauréat d'un premier prix de Rome (dessin) pour deux œuvres intitulées Première conquête de la Franche-Comté en 1668 et pour Le Roi donnant la paix à l'Europe en 1671.
Avec Claude Audran II, François Bonnemer et Gabriel Revel il participa aux décors du navire de Louis XIV, le Soleil-Royal.
Grâce à Le Brun, il fut reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1678.
Nommé professeur en 1684, il exposa au Salon à partir de 1704.
En 1703, Jean Ranc peignit le portrait de François-Alexandre Verdier, avec celui de Nicolas de Plattemontagne (post précédent), tableaux qui furent ses deux morceaux de réception à l'Académie Royale de Peinture et Sculpture.

À partir de 1688, le roi passa commande de peintures de chevalet à Verdier pour décorer le Grand Trianon. Voir les liens connexes sur le forum.

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MessageSujet: jean ranc portrait LouisXIV Révolution musée Vizille    Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 14:30

Le château de Versailles a déposé au Musée de la révolution son portrait de Louis XIV attribué à Jean Ranc :

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 80cf8410

Cliquer sur le lien ci-dessous
https://www.altesses.eu/imgmax/80cf847883.jpg

Historique :
Acheté de M. Naigeon, avec un autre portrait (MV 4306), pour 400 francs le 30 décembre 1840 (le registre 2 DD4 indique un achat au baron d'Epremesnil le 30 décembre 1840).
Envoyé du Louvre à Versailles le 28 août 1848.
Déposé au musée d'art et d'histoire de Saint-Denis du 11 juin 1926 à 2000.
Revenu à Versailles et restauré en 2007-2008.
Déposé au musée de la Révolution française à Vizille le 18 juin 2008.

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MessageSujet: Jean Ranc Portrait LouisXIV marly musee Promenade   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 14:35

Signalons enfin un autre portrait de Louis XIV également attribué à Jean Ranc conservé au Musée-Promenade de Marly, acquis en 1988 :

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Aafd3814eeab0c7a749712a8a3f91581

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MessageSujet: Marie Anne Victoire Infante PhilippeV famille Ranc Belle   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeLun 23 Déc 2019 - 12:39

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 13-57110
La Famille de Philippe V avec l'Infante Marie Anne Victoire en portrait ovale
Ranc Jean (1674-1735)
Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado

L’exposition permet de révéler le talent de Ranc grâce à des prêts du Musée du Prado, parmi lesquels le portrait la Famille de Philippe V, avec l'Infante Marie Anne Victoire en portrait, par Ranc.
En écho nous trouverons le portrait attribué à Alexis-Simon Belle représentant Louis XV, et l'Infante (d'après Ranc ?), prêté par le château de Versailles :

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Marie_11
L'amour présentant à Louis XV le portrait de sa fiancée l'infante Marie-Anne-Victoire
Nº d'inventaire: MV 4388
attribué à Belle, Alexis-Simon (peintre)
Date de création : 1724
œuvre: 132 x 157 x 9 cm cadre: 126 x 150,5 x 9,5 cm. huile sur toile
RMN-GP (Château de Versailles) / Philippe Bernard

Marie Anne Victoire d'Espagne (ou de Bourbon, Mariana Victoria de Borbòn), née à Madrid le 31 mars 1718, morte à Lisbonne le 15 janvier 1781, surnommée l'Infante-reine, était fille de Philippe V d'Espagne et d'Élisabeth Farnèse.

Très jolie, pleine de charme, la petite "infante-reine", ainsi que la cour et avec elle toute la France l'appelait, faisait les délices de la cour. Elle s'ingéniait à plaire à son "mari" qui, bien trop jeune pour pouvoir s'intéresser à une "poupée", la boudait.

A Versailles, elle habita l'appartement de la Reine avec Madame de Ventadour du 17 juin 1722 au 5 avril 1725.
Lien connexe : 17 juin 1722 installation dans l'appartement de la reine de l'infante d'Espagne, Marie-Anne-Victoire
Voir aussi : Le 5 avril 1725 Renvoi de l’infante

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MessageSujet: jean ranc expoistion Stépanoff interview LouisXV portrait   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeMer 22 Jan 2020 - 8:26

Pierre Stépanoff nous parle de l’exposition  » Jean Ranc – Un Montpelliérain à la cour des rois » au Musée Fabre
21 janvier 2020, par Amelie Blaustein Niddam, Site Toute la culture


Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Peintu78
Jean Ranc  - Portrait de Louis XV
Reprise en buste du grand portrait d'apparat conservé à Versailles
Coll. part.


Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 06-527963

Pierre Stépanoff est Conservateur du patrimoine, responsable des peintures et sculptures de la Renaissance à 1850 et du Service Documentation au Musée Fabre, à Montpellier.
Il nous parle de l’incroyable exposition Jean Ranc qui ouvre le 25 janvier.

Pour commencer, le nom de Jean Ranc n’est pas si célèbre. Comprenez-vous pourquoi ?

Cela s’explique pour deux raisons : d’une part, Jean Ranc a travaillé à Paris, de 1696 à 1722, pour une clientèle essentiellement privée. En tant que peintre de portrait, il avait régulièrement à peindre l’effigie de multiples commanditaires. Cependant, ces tableaux ont été très souvent précieusement conservés au fil des siècles dans les familles, comme souvenir des ancêtres, au point que la personnalité du peintre s’est peu à peu oubliée. L’influence de Hyacinthe Rigaud, le maître de Ranc, a été importante dans sa formation au point qu’on a fini par attribuer trop rapidement les peintures de l’élève à son maître. Pourtant Ranc a un langage propre, très singulier, un goût raffiné pour les ornements les plus délicats, des coloris très sophistiqués et audacieux.

De plus, la carrière officielle de Ranc s’est déroulé en Espagne, pour le roi Philippe V. Ici, le souvenir de l’artiste s’est mieux conservé au fil du temps, grâce aux multiples archives du Palais qui conservent la mémoire des activités du peintre. Si Ranc est peu représenté dans les collections publiques françaises, il est très visible au musée du Prado et dans les Palais royaux espagnols.

Cette exposition a des allures d’exploit. Les prêts sont incroyables, pouvez-vous m’expliquer comment vous avez réalisé votre sélection ?

Tout l’enjeu était de pouvoir donner la vision la plus fidèle de cette carrière divisée en deux phases très différentes. Pour la période parisienne, il a fallu pister les tableaux, pour la plupart aujourd’hui en collection particulière. Stéphan Perreau, le co-commissaire de l’exposition et spécialiste de l’artiste, a reconstitué cette carrière si méconnue. C’est ainsi que nous exposons plus de vingt toiles inédites, jamais exposées jusqu’à aujourd’hui. Du côté de la carrière espagnole, il fallait pouvoir négocier avec le Museo del Prado et le Patrimonio nacional. Ces deux institutions, avec lesquelles nous collaborons régulièrement par des prêts réciproques, nous ont soutenu en nous prêtant huit toiles, dont l’extraordinaire Portrait équestre de Philippe V, un grand format de 3 mètres 30 de haut qui quitte l’Espagne pour la première fois depuis sa création en 1723.

Le portrait résonne particulièrement au XXIe siècle avec le geste du « seflie ». Est-ce que l’exposition est l’occasion d’une réflexion sur cet art du portrait, dans sa permanence ?

Nous avons en effet voulu aider le visiteur à percevoir les enjeux anthropologiques liés au portrait, au-delà de l’esthétique, à une époque où la photographie n’existe pas. Le portrait permet de marquer de grands moments de la vie, en particulier les mariages, ainsi que de conserver auprès de soi la mémoire de ceux qui sont éloignés, ou même de laisser une trace de soi, après la mort, à ses descendants. Dans le cas des alliances politiques entre les princes, il n’est pas rare que les fiancés fassent d’abord connaissance par portraits interposés, ce que nous évoquons également dans l’exposition.

Pour créer le lien avec le selfie, nous avons mis en place un petit salon, le « vestibule », où le visiteur est invité à réaliser sa propre pose, son propre portrait, avec ses accessoires. Cet atelier est l’occasion de mettre en valeur le caractère fondamentalement construit du portrait : ce n’est en aucun cas une image naturelle que l’on offre de soi, mais une image pleine de procédés pour se mettre en valeur, un peu comme aujourd’hui où le geste du selfie, en apparence instantané, est toujours une savante mis en scène de soi.

Comment avez-vous articulé le parcours ?

Le parcours suit la carrière de l’artiste selon un fil chronologique, de la formation montpelliéraine au premières commandes parisiennes, de la réception à l’Académie aux commandes de la cour à Versailles jusqu’à l’aventure espagnole pendant les douze dernières années de la vie de Ranc. Mais le parcours est ponctué également de différents moments où le visiteurs est invité à se plonger dans cette période passionnante, au tournant du Grand Siècle et du siècle des Lumières. On y découvre une présentation de l’élite sociale et intellectuelle de Montpellier, qui vient se faire portraiturer dans l’atelier de Ranc à Paris. Nous avons notamment reconstitué le cabinet de curiosité d’un de ses modèles, le Président François-Xavier Bon de Saint Hilaire, curieux universel de ce temps qui se prit de passion pour les antiquités, l’astronomie ou l’histoire naturelle. Nous évoquons le goût des jardins et de la nature, le jeu du travestissement mythologique qui marque tant les portraits de Ranc. Nous présentons également les enjeux politiques et diplomatiques autour du portrait entre France et Espagne, à l’époque où, par un « échange des princesses », Louis XV est fiancé à l’infante Marie-Anne d’Espagne et le prince des Asturies à Louise Elisabeth d’Orléans, fille du Régent. Le portrait est une formidable opportunité pour parler de peinture mais de plus de choses encore : de la vie sociale et intellectuelle, des enjeux politiques et économiques dont ce genre pictural est le témoin privilégié.

Est-ce que vous portez une attention particulière aux publics empêchés ?

Comme toujours au musée Fabre, nous sommes attentifs aux publics spécifiques. Des visites dédiées aux personnes aveugles ou malvoyantes ainsi que des visites en langages des signes seront organisées tout au long de l’exposition. Nous présenterons également deux costumes, une robe et un habit de jeune prince, reconstitués pour le public : les visiteurs seront notamment invité à toucher des échantillons d’étoffes de ces costumes sur des panneaux tactiles. L’audioguide a été rédigé comme un récit : c’est madame Ranc, la nièce de Hyacinthe Rigaud et la femme de Jean, qui se remémore la carrière de son époux et la vie des personnages représentés en portrait, bien des années plus tard. Ce caractère très narratif, accompagné d’une belle sélection musicale du temps de Ranc, devrait particulièrement plaire à nos visiteurs rencontrant des difficultés visuelles. Bien entendu, le plus grand souci est celui de la mixité : l’ensemble de ces procédés accompagnant la visite vont plaire, nous l’espérons, à l’ensemble de nos visiteurs et favoriser les échanges.

Et au jeune public ?

Comme le montre bien l’affiche avec le portait de l’infant Ferdinand, l’enfant est roi dans l’exposition Ranc ! Cette période, d’un point de vue historique, où de petits enfants tels Louis XV se retrouvaient tout à coup propulsés rois, confrontés à des affaires politiques et à des fiançailles, devrait intriguer et fasciner les visiteurs les plus jeunes. Ranc manifeste dans sa peinture une attention toute particulière à l’enfance à une période où cet âge de la vie devient de plus en plus un sujet de préoccupation philosophique et esthétique. Le sujet général, une plongée dans l’époque de Louis XIV et de Louis XV, devrait ravir les enfants et leur permettre d’appréhender, par la force de l’image, des questions historiques parfois complexes.

La reconstitution des costumes devrait également émerveiller les jeunes visiteurs, et le salon des selfies les divertir. L’audioguide, très narratif, donne une tonalité humaine et émotive à ces tableaux sur laquelle nous avons voulu particulièrement mettre l’accent. L’essentiel pour nous est que l’exposition raconte une histoire, celle du destin étonnant de ce jeune peintre qui quitte Montpellier, se forme à Paris, et peint les plus grands de son temps avant de rencontrer les rois d’Espagne et même de Portugal par la suite. Ce destin à de quoi faire rêver chaque enfant, notamment celui qui est présent dans l’âme du visiteur.

Quelle est la part multimédia dans cette exposition ?

Le multimédia est présent comme on l’a vu via les audioguides et le salon selfie. Une autre section de l’exposition évoque les liens entretenus entre Jean Ranc et un poète et fabuliste de ce temps, Antoine Houdard de la Motte. Cet écrivain, auteur des Fables nouvelles, a demandé à Jean Ranc d’illustrer de nombreuses vignettes pour accompagner ses fables, qui furent ensuite gravées par d’autres artistes. Dans un petit cabinet, le visiteur est invité à écouter un acteur lire les fables tandis que les pages de l’ouvrage ancien, avec ses charmantes illustrations, sont projetées au mur.

Nous exposons un tableau singulier dans cette ensemble de peinture : le Portrait de Louise Elisabeth d’Orléans, fille du Régent. Mariée au prince des Asturies, elle devient reine d’Espagne lorsque son beau-père Philippe V abdique au profit de son fils. Mais la santé du jeune roi se dégrade et il décède six mois plus tard. Ranc n’a pas le temps de terminer l’effigie de la reine veuve que l’on renvoie en France. A l’aide d’une table tactile, et grâce à ce tableau inachevé présentant différents états de finition, le visiteur va pouvoir plonger dans la technique de Ranc, et comprendre les différentes étapes de production de ces portraits. Cette application numérique est particulièrement utile car l’exécution d’un portrait impliquait de multiples procédés qui permettaient à l’artiste comme au modèle de gagner du temps.

Enfin, pour faire une place au cinéma, nous diffusons à l’auditorium du musée, tous les jeudi et tous les samedis, le film « L’Echange des princesses » (2017) de Marc Dugain d’après le roman de Chantal Thomas, qui offre une plongée passionnante dans la vie des modèles royaux que Ranc côtoya tout au long de sa carrière.

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MessageSujet: Jean Ranc PhilippeV Espagne équestre Vertumne pomone   Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois Icon_minitimeLun 27 Jan 2020 - 13:44

Au musée Fabre de Montpellier, découvrez Jean Ranc, le peintre qui tirait le portrait des Rois de France et d’Espagne

Le musée Fabre de Montpellier propose la première exposition dédiée au portraitiste originaire de la région. "Jean Ranc (1674-1735) un Montpelliérain à la cour des rois " est à découvrir jusqu'au 26 avril 2020.


Odile Morain
Rédaction CultureFrance Télévisions
Mis à jour le 27/01/2020 | https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/au-musee-fabre-de-montpellier-decouvrez-jean-ranc-le-peintre-qui-tirait-le-portrait-des-rois-de-france-et-despagne_3801469.html

Plus connu en Espagne qu'en France, le peintre montpelliérain n'avait jamais été au centre d'une exposition dans sa ville d'origine. Le musée Fabre de Montpelleir lui rend hommage jusqu'au 26 avril 2020.


Vertumne et Pomone : les stars de l'exposition

Spécialisé dans le portrait d’apparat, Jean Ranc a développé un langage pictural fait d’élégance et de raffinement, pour servir le prestige de ses commanditaires.

A l'occasion de cette exposition, trois pièces majeures peintes par Ranc, ont été prêtées par les Archives diplomatiques de La Courneuve. Parmi ces œuvres d'exception : Vertumne et Pomone. La peinture  représente un homme travesti en vieille femme.

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 20845012
Jean Ranc (Montpellier, 1674 – Madrid 1735), Vertumne et Pomone, vers 1710 – 1722, huile sur toile, 170 x 120 cm, Montpellier, Musée Fabre
(Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole, photographie Frédéric Jaulmes.)

Les prêts du Musée du Prado, du Patrimonio Nacional, du Musée national de Stockholm ou du Musée du château de Versailles (voir plus haut), permettent également de révéler le talent de l’auteur.  

La bonne rencontre

Jean Ranc débute trsè jeune sa carrière en France. Il n'a qu'une vingtaine d'années lorsqu'il devient l’élève de Hyacinthe Rigaud, célèbre portraitiste de Louis XIV. Très vite, des bourgeois repèrent la qualité picturale de Ranc. Ses clients apprécient la beauté de ses draperies, la brillance de ses moirures, le charme de ses couleurs mais aussi la désinvolture des poses. "La dernière élégance, c'est précisément de se faire représenter de manière négligée ou relâchée, c'est le signe d'appartenir à une certaine élite qui peut se permettre une certaine décontraction", précise Pierre Stépanoff, Conservateur du musée Fabre.

Les premiers à lui commander des toiles sont des bourgeois de Montpellier, parmi eux la septième fortune de France, Joseph Bonnier, futur baron de la Mosson. "Bonnier n'est pas un aristocrate, il ne fait pas partie de l'élite, sa volonté est de donner l'apparence d'unedécontraction toute aristocratique", souligne encore le spécialiste.

Une carrière internationale à la cour d'Espagne

La trajectoire de Jean Ranc prend un tour international, lorsqu’en 1722 il est appelé par le roi d’Espagne Philippe V, petit fils de Louis XIV, pour devenir le peintre officiel de la cour. "Il va décorer les appartements royaux, s'occuper de l'ameublement du roi, des collections royales et bien sûr devenir portraitiste du roi, de la reine et des infants", explique Michel Hilaire, Conservateur général du musée Fabre.

Jean Ranc (1674-1735), un Montpelliérain à la cour des rois 20845110
Jean Ranc (Montpellier, 1674 – Madrid 1735), Portrait équestre de Philippe V, roi d’Espagne, vers 1723, huile sur toile, 335 x 270 cm
(Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado)

Une fin tragique

Cette aventure madrilène va pourtant mal se terminer, et signer la fin de la carrière du peintre, lorsqu'un incendie ravage l'Alcazar de Madrid en 1734. "On l'accuse injustement d'avoir mis le feu et il meurt dans la chagrin six mois plus tard", raconte encore l'expert.

L'exposition du musée Fabre propose aussi une parenthèse originale. Un vestiaire où le visiteur peut revêtir les habits du roi.

"Jean Ranc (1674-1735) un Montpelliérain à la cour des rois "
Musée Fabre de Montpellier du 25 janvier 2020 au 26 avril 2020

Du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Tarifs : 13,00 €
Pass'agglo/métropole : 10,50 €
Jeune de 6 à 18 ans, Etudiant de moins de 26 ans, Demandeur d'emploi, Bénéficiaire RSA : 9,50 €
Moins de 6 ans : Gratuit

_________________
« Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. »
Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)
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