Ne trouvant pas sur le forum d'espace propre aux annonces presse de l'exposition,
je poste ici deux article que j'ai trouvé sur le net :
Site : http://www.larecherche.fr/
EXPOSITION : Les sciences, une facette méconnue du château de VersaillesL’exposition Sciences et curiosités à la cour de Versailles révèle une facette méconnue de la vie à la cour du château.
Banquets, jeux, courtisanes : on pourrait penser que le château de Versailles n’était qu’un lieu de pouvoir et de loisirs libertins. A tort. Ouverte du 26 octobre 2010 jusqu’au 27 février 2011, l’exposition Sciences et curiosités à la cour de Versailles prouve au visiteur que le « sérieux et l’instruit » occupaient une place tout aussi importante dans le quotidien du château.
La muséographie, particulièrement originale, commence par emmener le visiteur dans une salle de projection vidéo à 360 °. A la manière d’un oiseau survolant le site, on découvre des lieux de science, parfois insolites, comme les canaux du parc qui ont accueilli des expérimentations navales grandeur nature. Le parcours est ensuite découpé en cinq sections, de l’application des techniques aux démonstrations devant la cour, honneur suprême de l’époque.
Versailles était un laboratoire pour de nombreuses disciplines. Une reconstitution de l’ancienne ménagerie royale montre le travail des zoologues et des hippiatres, précurseurs des vétérinaires. Dans une salle inspirée des anciennes serres de Trianon, on plonge dans l’univers des herboristes et des botanistes, occupés à acclimater le riz ou l’ananas. La médecine est également présente, avec par exemple un scalpel mis au point pour opérer
Louis XIV ou encore la « machine » de Madame de Coudray, un mannequin d’un fœtus de sept mois dans sa matrice, destiné à enseigner l’art de l’accouchement. En tout ce sont plus de 400 objets et œuvres d’art qui sont réunis.
L’enseignement des sciences n’était pas en reste et les plus grands scientifiques éduquaient les princes. On apprend ainsi que malgré son penchant pour les plaisirs charnels,
Louis XV était féru d’astronomie et de géographie.
Louis XVI, souvent qualifié de « roi serrurier », possédait aussi une quinzaine de cabinets scientifiques dans lesquels il passait ses journées. Il y réalisait des expériences, étudiait des modèles réduits de navires, ou des cartes du globe.
La fin du parcours revient sur les expérimentations publiques, très en vogue au siècle des Lumières. Le caractère spectaculaire de certaines d’entre elles, comme la démonstration de la propagation de l’électricité entre les corps en 1746 ou le décollage de la première montgolfière en 1783, a suscité l’engouement du public.
Facilement accessible, Sciences et curiosités à la cour de Versailles est une exposition qui satisfera également les visiteurs les plus exigeants, un rendez-vous à ne pas manquer.
Fabien Goubet
Le Point : Publié le 26/10/2010
"Sciences et curiosités", facette méconnue de la vie de cour de Versailles Objets d'art comme la pendule de la "Création du monde" ou matériel pour l'éducation des princes: l'exposition "Sciences et curiosités à la Cour de Versailles" présente une facette méconnue de la vie au château.
Louis XV figurait parmi les princes les plus instruits de son temps avec une culture surtout scientifique et une "passion pour la géographie et l'astronomie". Quant à
Louis XVI, qualifié de "roi serrurier", c'était en fait "vrai ingénieur" s'intéressant beaucoup à la marine, relève Béatrix Saule, commissaire de l'exposition ouverte du 26 octobre au 27 février 2011.
Mais il "s'agissait d'occupations privées" :
Louis XVI a eu douze à quinze cabinets scientifiques privés, abritant maquettes de vaisseaux, expériences d'électricité, de physique ou de chimie, précise-t-elle.
Sans pratiquer les sciences lui-même,
Louis XIV avait créé en 1666 l'Académie des sciences de Paris qui deviendra en 1699 l'Académie royale, "bras armé du pouvoir pour l'exercice de la tutelle sur les sciences au 18e siècle", selon Mme Saule, directeur général du musée et du domaine de Versailles.
Arpentage, nivellement, travaux d'adduction d'eau, Versailles a été un lieu d'application de techniques scientifiques, mais également d'expérimentation : jardin royal des plantes médicinales, ménagerie du Trianon, croisement de mouton mérinos à Rambouillet. Planches botaniques, rhinocéros naturalisé, maquette de la machine à eau de Marly, lunette de visée de l'abbé Picard en témoignent.
La médecine est aussi présente, de "l'abrégé de l'art des accouchements" au scalpel ayant servi pour une opération de
Louis XIV en 1686.
L'enseignement des sciences aux jeunes princes se fait avec un matériel pédagogique : jeu de solides géométriques, jeu de cartes pour apprendre les provinces, vis d'archimède, pompes à eau, machine à faire le vide de l'abbé Nollet, maquettes, globe terrestre représentant aussi reliefs sous-marins et voûte céleste.
Dans cette exposition destinée au public de 7 à 77 ans, selon Mme Saule, de courtes vidéo expliquent le fonctionnement des instruments créés par l'abbé Nollet, nommé maître de physique et d'histoire naturelle en 1758, qui voulait "rendre visibles les choses invisibles".
"L'instruction des princes est extrêmement scientifique, ils ont les plus grands maîtres, ce sont les académiciens", explique Mme Saule. En mathématiques, seule la géométrie est enseignée, "surtout pas l'arithmétrique qui est une affaire de commerçant".
L'astronomie est estimée digne des rois. Témoin d'une éclipse solaire à l'âge de 14 ans,
Louis XV restera passionné. Prouesse scientifique et technique, la pendule astronomique de Passemant présentée au roi en 1750, indique mouvement des planètes, phases de la Lune, éclipses, heure et date avec précision.
Superbe objet d'art, la pendule de la "Création du monde" a également été conçue par Passemant : un rayon de Soleil pointe le méridien terrestre où il est midi, la ronde des planètes se déroule en direct.
La jolie joueuse de tympanon, automate où sont condensées toutes les études sur le mouvement du corps, visait déjà à créer une sorte de robot avec "l'idée de soustraire l'homme aux tâches répétitives".
Alors que les "capitaux sont à la cour", rappelle Mme Saule, Versailles est aussi un lieu de démonstration : miroir ardent en cuivre, cartes géographiques des Cassini, expériences d'électricité dans la galerie des glaces...
En 1783, l'envol depuis Versailles d'une montgolfière avec pour la première fois êtres vivants (mouton, canard et coq) assure à son inventeur le soutien du roi.